Commémoration des 20 ans de la Conférence nationale

Yayi et ses opposants absents

( Le consensus national banalisé)
A l’occasion des 20 ans de la démocratie béninoise, le gouvernement a convié les différents acteurs de la vie sociopolitique du Bénin au palais des congrès. Curieusement, le président Boni Yayi et ses opposants ont brillé par leur absence. Quand on sait que la Conférence nationale a réussi à cause de l’esprit du consensus qui a guidé les acteurs lors desdites assises, il apparaît clairement que cet esprit est loin d’habiter les acteurs politiques d’aujourd’hui.  28 février 1990- 28 février 2010. Cela fait vingt ans que la conférence nationale des forces vives de la Nation a clos ses portes avec comme résolution principale l’option démocratique. Hier, donc un parterre de personnalités était au palais des congrès de Cotonou pour célébrer l’événement et sacrifié à un devoir de mémoire. De grands absents ont été notés à ce forum qui constituait pourtant un retour sur le passé. L’ancien président de la République, Nicéphore Soglo qui a été choisi premier ministre lors de cette conférence a brillé par son absence. Le Général Mathieu Kérékou était également absent. Lui qui incarnait le système du parti unique et qui a su muter en démocrate pour se faire élire à deux reprises comme chef de l’Etat sous l’ère démocratique. Alors qu’il avait là l’occasion de laisser un témoignage édifiant à la postérité et faire la lumière sur les non-dits de la conférence nationale. Par exemple, qu’on puisse connaître celui qui est réellement le géniteur de la Conférence nationale et bien d’autres interrogations qui sont restées sans réponses depuis cette mémorable rencontre. Me Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Antoine Kolawolé Idji, Lazare Sèhouéto et bien d’autres figures de proue de l’opposition n’étaient pas non plus présents à cette célébration. Toute chose qu’on pourrait mettre sur le coup de la crise politique que connaît le Bénin depuis plus de deux ans. Cependant, au nom de ce que seul le Bénin doit compter pour tous les Béninois, et au nom de ce que représente cette date pour notre Nation, il aurait été souhaitable que ceux qui ont des griefs contre la gestion du président Boni Yayi soient présents. Mais peut-on raisonnablement les blâmer si celui qui a convoqué  cette cérémonie de commémoration se dérobe ?

Où est passé Boni Yayi ?

Attendu pour présider les manifestations hier au palais des congrès,  le président Boni Yayi se fera représenter par le  ministre d’Etat, Pascal Iréné Koupaki. Son absence a intriguée les participants ainsi que tous les Béninois qui ont suivi la retransmission de la célébration. Pour d’aucuns, aucune raison n’est valable pour justifier l’absence de Boni Yayi à la commémoration des 20 ans  de la démocratie béninoise. Cela est impardonnable. Car, justifient-ils, c’est la conférence nationale qui a permis aux Béninois d’opter pour le régime démocratique. Sans cela, il ne lui aura pas été possible d’être président de la République. Mieux, ceux qui fustigent cette absence, pensent que le 28 février doit être mieux commémoré que le 1er août, jours de l’accession du Bénin à l’indépendance. Une indépendance octroyée par le colon alors que la conférence nationale est l’expression du génie des Béninois à transcender leurs divergences pour s’unir autour de l’essentiel, leur commune patrie. Pour d’autres, le président Boni Yayi, ne saurait s’absenter sans une raison valable. Puisque la veille, des bandes informatives défilaient sur les écrans de télévision pour inviter tous les Béninois à participer à la cérémonie de clôture du colloque.

Dans nos investigations, il apparaît que le chef de l’Etat a eu un empêchement de dernière minute. C’est vraisemblablement sa santé qui a défailli. Selon des proches à lui, il avait tenté de venir faire juste acte de présence mais il lui a été conseillé de  se mettre au repos pour ne pas aggraver son état. Une thèse qui reste à confirmer par la présidence de la République. Toujours est-il que le chef de l’Etat était absent à un rendez-vous qu’il ne fallait pas rater. Ça comptera à l’heure du bilan.

Benoît Mètonou

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