En installant dans ses locaux un service de radio-immunodosage, la Faculté des sciences de la santé, sous la responsabilité du Professeur Marcellin Amoussou-Guénon, pose un grand pas dans l’avènement de la médecine nucléaire au Bénin. Le premier pilier de la médecine nucléaire vient d’être posé au Bénin. L’évènement n’attire pas encore grande attention, mais annonce sans doute de jours meilleurs dans le traitement de graves pathologies ici au Bénin. Ce pilier numéro 1 se résume pour le moment à un service de radio-immunodosage, qu’abrite depuis quelques mois la Faculté des sciences de la santé ( Fss) à Cotonou. L’homme qui s’est débattu des pieds et des mains pour faire aboutir ce projet a pour nom, Marcellin K. Amoussou-guénou, hospitalo-universitaire et enseignant à la Fss. Avec l’appui remarquable de l’Agence internationale de l’énergie atomique, ce projet permet désormais au Bénin de faire face sur place aux traitements de certaines pathologies en y faisant des diagnostics précis. Le Professeur Amoussou-Guénou parle surtout du suivi de la thyroïde opérée qui peut être fait par ce service avec toutes les normes requises au plan international. « Désormais, il y a des anticorps qui peuvent être examinés ici » affirme-t-il, avec des coûts réduits, pratiquement le tiers de ceux pratiqués ailleurs. L’autre avantage de ce service, à croire le premier responsable, est que n’importe quel consommable fabriqué partout dans le monde peut être utilisé dans les mêmes règles, selon les mêmes normes par opposition aux autres techniques qui sont des méthodes fermées. D’où le prix relativement bas de ces consommables. Appelée Gold Standard, cette technique que propose ce service constitue une référence pour les mesures de laboratoire, dans le monde entier.
Dans un avenir très proche, ce service commencera également par faire des dosages de marqueurs tumoraux, c’est-à-dire des antigènes nécessaires dans le suivi du traitement de certains cancers tels que celui de l’ovaire, celui du sein, celui de la prostate et d’autres.
« Nous prévoyons également de doser pour bientôt une hormone qui permettra de dire si la femme est enceinte longtemps avant le test par les urines. «Cette technique est très avantageuse dans le traitement des grossesses ultra utérines » explique le Professeur Amoussou-Guénou. A la suite de ce premier palier de la médecine nucléaire ainsi installé au Bénin, devra également suivre celle d’un service de scintigraphie (appelé encore service d’imagerie nucléaire). Puis à une troisième étape, sera mise en place la radiothérapie métabolique pour le traitement de diverses pathologies à partir des radio-acitvités .
« Nous avons enfin au Bénin un service Gold Standard recommandé à chaque pays pour les travaux de radio-immunodosage. Nous pouvons aussi enfin former les étudiants dans ce secteur surplace »
,se réjouit le Professeur Amoussou-Guénou qui se dit optimiste quant à l’extension et au développement de ce nouveau service dans les prochaines années.
Christian Tchanou