Des milliers d’élèves dans la rue
Le collectif des délégués des établissements public du littoral a drainé hier un grand nombre d’élèves dans les rues Cotonou, pour manifester leur mécontentement contre l’arrêt spontané des cours. La marche a chuté sur le Ministère de l’enseignement secondaire et de la formation technique et professionnelle(Mesftp). Ils étaient des milliers à descendre hier dans la ville de Cotonou pour exprimer leur désarroi face à la grève en cours au niveau des écoles maternelles et primaires, collèges et lycées du secteur public. Les élèves se disent fatigués de rester à la maison et exigent, « la reprise immédiate » des cours dans les établissements, craignant, disent-ils de voir ainsi leurs études hypothéquées. Leur marche a été dirigée sur le ministère de l’enseignement secondaire et de la formation professionnelle. « Notre éducation est sacrifiée à l’autel de la discorde de nos aînés » a déploré sur les lieux Gisèle Atchadé, leur porte parole. Face à cette situation qu’ils estiment n’avoir ni souhaité, ni provoqué, mais dont ils en sont victimes, les élèves ainsi réunis rappellent que l’éducation est leur droit inaliénable et inviolable. « Mais, rien ne sera de trop pour la sauver car rien ne peut la remplacer» ajoute leur porte-parole.
Les élèves déclarent également compter sur la bonne foi des ministres des enseignements, à trouver rapidement une bonne porte de sortie à cette crise qui ne fait que trop durer. Et espèrent que leur cri de détresse soit entendu. Coovi Hessou, directeur adjoint du cabinet de ce ministère de l’enseignement secondaire a rassuré les manifestants sur la poursuite du dialogue entre autorités et enseignants. «Je vous le dis, l’année ne sera pas blanche » a-t-il aussi affirmé.
La Bourse du travail a été le second point de chute des marcheurs. Ces derniers ont été appuyés sur place par le syndicaliste Paul Issè Eko. Après avoir réitéré le soutien des syndicalistes à leur mouvement, il condamne aussi le fait que le gouvernement du président Boni Yayi ait mis le pays dans un cafouillage total. Il exprime de même son amertume face aux conditions de vie et de travail des enseignants. « La situation est d’autant plus criarde que plusieurs écoles du pays ne disposent pas toujours des modules de salles de classes adéquats et souffrent de l’absence de professeurs et surtout des moyens didactiques», dit-il.
Des élèves molestés
Au cours de leur manifestation, certains élèves ont été molestés et bastonnés par des forces de l’ordre déployées sur les lieux. Certains se sont même évanouis sous l’effet des gaz lacrymogènes lancés dans la foule. Transportés d’urgence vers des centres de santé, ils ont repris peu après connaissance. L’ambiance était surchauffée hier dans les rues de Cotonou, et le pire a failli se produire. L’école béninoise est réellement en danger en ces temps-ci.
Brice Dossou-Gouin