134 corps abandonnés à la morgue du Cnhu après leur décès

Ils sont environ  134 personnes décédées, dont les corps traînent depuis plusieurs mois à  la morgue du Centre national hospitalier universitaire (Cnhu) de Cotonou. La situation est si préoccupante que les autorités de cet hôpital alertent déjà les structures compétentes pour procéder  le plus tôt possible  à leur inhumation.

La morgue du Cnhu Hubert Maga de Cotonou peine depuis quelques semaines à gérer les nombreux corps  qui s’y trouvent et qui semblent n’avoir pas un sort favorable. Selon nos investigations,  ils seraient au total 134 entassés dans les armoires froides de cette unité de l’hôpital depuis plusieurs mois, voire un an pour certains. Jusqu’à ce jour, aucune personne ne serait venue réclamer l’un d’entre eux  à tel point  que les autorités de l’hôpital ont commencé à s’inquiéter. Si ces dernières affirment que ce n’est pas un fait nouveau  dans  cette morgue, elles  se disent préoccupées par  la persistance de cet état de chose, car, à les croire,  le nombre des corps du genre atteint pratiquement la centaine tous les trois mois, ces dernières années. Ils sont pour la plupart des accidentés non accompagnés de parents, qui meurent dès  leur transfert au Cnhu, ou encore des  malades indigents dont l’hôpital assure les soins jusqu’à leur décès, sans qu’une personne alliée ne pointe à l’horizon. Par contre, il y aurait d’autres cas, où des accompagnateurs qui viennent les déposer à la morgue ne refont plus jamais surface.
L’entretien de ces corps abandonnés devient donc une nouvelle charge pour l’hôpital qui en supporterait  déjà assez d’autres. Leur toilette quotidienne, les injections de formoles et autres produits de conservation nécessaires reviennent entièrement au Cnhu qui les assume difficilement. Plusieurs  corps seraient actuellement entassés dans une seule armoire  froide et vivraient  dans des conditions peu propices à leur  bonne conservation.

Publicité

Le Cnhu, vivant en grande partie de ses revenus quotidiens,  trouve ainsi qu’il s’agit d’un manque à gagner, car faute de places, dit-on, de nouveaux corps  bénéficiant d’une situation  plus régulière,  sont orientés vers d’autres morgues de la place. En  faisant appel à la municipalité de Cotonou pour procéder à l’inhumation collective de ces  134 corps dans les plus brefs délais,  et ceci, suivant les procédures juridiques et administratives requises, l’hôpital pense ainsi  se débarrasser d’une charge supplémentaire qui se révèle de plus en plus insurmontable, au regard de ses capacités actuelles,  selon des sources internes.

Christian Tchanou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité