Ce jour au tribunal de première instance de Porto-Novo, de hauts gradés de la gendarmerie nationale et l’ancien gendarme, Briston Amoussou-Guénou, vont se retrouver devant le juge pour une affaire dite d’usurpation de titre.
Le 28 mars dernier, Briston Amoussou-Guénou revenait d’Accra où il donne des cours. Entre le carrefour Godomey et les environs de Sèkandji dans la commune de Sèmè-Kpodji, il constate qu'un véhicule Bmw le filait. Avant de sortir de Sèkandji, son poursuivant le coince et le contraint à entrer en collision avec le séparateur de l’autoroute Cotonou-Porto-Novo. Accidenté, une foule s’est attroupée autour de lui. Ceux qui le connaissaient quand il était dans l’armée criaient: « C’est un gendarme qui est accidenté ». Les militaires en poste au carrefour ‘’Le Bélier’’, ont accouru sur les lieux. Au moment où les populations pleuraient le drame, la Bmw qui a créé l’incident est revenue. Le conducteur à bord a demandé aux témoins si la victime était encore vivante. Quelques instants après, M. Amoussou-Guénou qui est sorti indemne de l’accident, recherchait ses téléphones et a noté que c’était l’adjudant-chef, Lucien Soglo Tohanou, qui était à bord de la Bmw. Sans chercher à comprendre les dégâts du drame qu’il a causés, il a déclaré que la victime a usurpé du titre de gendarme parce que les populations l’appelaient « chef ». Il ordonna donc l’arrestation de Briston Amoussou-Guénou. En raison de la vive protestation de ce dernier, l’adjudant-chef a demandé de le libérer suite à une conversation téléphonique avec un haut gradé de la gendarmerie. Le mis en cause exige alors un constat de son accident. Mais en lieu et place d’un constat, l’adjudant-chef Lucien Soglo Tohanou repart, revient avec une vieille carte d’identité de la gendarmerie de M. Amoussou-Guénou, et affirme l’avoir retrouvée dans son véhicule accidenté.
Devant le procureur de la République, le montage a été découvert. L’accusé a été libéré. Mais, l’affaire a suivi son cours. Suite aux auditions du Procureur de la république les 29, 30 et 31 mars, le tribunal de première instance de Cotonou s’est déclaré incompétent à traiter l’affaire et a renvoyé le dossier à Porto-Novo. Briston Amoussou-Guénou sera libéré le 1er avril. Convoqués en audience publique pour le 8 avril dernier, les plaignants étaient absents.
Aujourd’hui, le dossier est de nouveau prévu en audience publique. Et on attend de voir si les accusateurs d’Amoussou-Guénou vont s’absenter encore. Cet ancien gendarme a eu ses premiers déboires avec la hiérarchie de la Gendarmerie nationale en 2002, suite à l’arrestation d’un véhicule transportant des faux billets et de la drogue. Il sera plus tard radié de la Gendarmerie avec son feu collègue Akpadji Narcisse qui faisait partie de son équipe de patrouille. Le dernier rebondissement de ces déboires peut bien réveiller les vieux démons.
Georges Akpo