Cinq jours après la désignation de Me Adrien Houngbédji comme candidat unique de l’Union fait la Nation (Un), c’est toujours un calme plat à la majorité présidentielle. Est-ce déjà le suicide ou une stratégie pour mieux sauter d’un pouvoir dépassé par les événements ?
Depuis samedi dernier, aucune grande réaction sur la désignation du candidat unique de l’Union fait la nation n’a été enregistrée dans le camp présidentiel. Au sein de la majorité soutenant le président Yayi, c’est un silence de cimetière, à l’exception des timides déclaration des ministres Victor Topanou et Bernard Davo à la télévision et à la radio. Or, on s’attendait aux multiples conférences de presse qu’organisent les membres de la mouvance en de pareilles circonstances. Où sont passés aujourd’hui Frédéric Béhanzin, Nazaire Dossa, Rachidi Gbadamassi et consorts pour décrier Me Adrien Houngbédji à tort ou à raison ? En plus, on pensait qu’il y aurait des marches de protestation de certains groupes qu’on manipule souvent, lorsque l’opposition pose des actes de grande importance. Aujourd’hui, tout se passe comme si le choix de l’opposition a réduit la mouvance au silence.
Comment peut-on interpréter cette attitude des éléments du régime du Changement ? Dans un premier temps, ce silence de la mouvance peut être analysé comme la capitulation d’un pouvoir face à la machine de guerre d’une opposition décidée à conquérir le pouvoir d’Etat en 2011. Sur le terrain, il n’est plus question de démontrer que le Prd, la Rb, le Psd, le Madep, le Rdr-Vivoten de Séverin Adjovi et l’alliance Force-clé de Lazare Sèhouéto contrôlent une bonne partie du territoire national. Devant cette réalité, le Changement s’est peut-être rendu compte de son incapacité à faire mouche aux prochaines consultations électorales. Alors, l’organisation dans le travail ajoutée à la détermination des composantes de l’Union fait la Nation mérite mille et une réflexions avant de réagir. De même, il ne faut pas oublier la foudre de guerre de l’actuel président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), Abdoulaye Bio Tchané. Ce dernier fera sûrement rage dans le septentrion et ne manquera pas de bouleverser un peu les données dans le sud du pays. C’est dire que le président Boni Yayi et ses partisans sont encerclés par leurs adversaires. Comme un otage ne fait pas de bruit, le pouvoir du Changement aurait choisi la stratégie de se cacher pour mourir dans l’honneur.
Mais, ce silence de la majorité présidentielle peut être encore une manière de Fcbe eu Umpp de reculer pour mieux sauter. C’est souvent la tactique des groupes en difficulté. En raison de la menace que constitue l’Union fait la Nation pour le président Yayi, le pouvoir aurait compris que les déclarations intempestives de quelques plaisantins, à la quête de leurs intérêts personnels, ne sont plus la meilleure solution pour se repositionner politiquement. Les réalités du terrain ont démontré que malgré les déclarations de guerre de certains individus, la popularité du chef de l’Etat ne fait que chuter. Faut-il continuer sur la même lancée ? Non. Des leçons ont été sûrement tirées des échecs précédents, afin de corriger le tir. Dans ces conditions, des réunions secrètes et autres tractations dans les coulisses se révèlent efficaces d’une manière ou d’autre pour tenter de renverser la vapeur.
La désignation de Me Adrien Houngbédji comme le candidat de l’Union fait la Nation doit donner de l’insomnie aux éléments du Changement. Dès lors, tous les coups sont possibles entre l’opposition et la mouvance. Dans tous les cas, il faut mettre les bouchées doubles pour atteindre l’objectif visé dans tous les camps, puisque c’est une nouvelle guerre qui est ouverte entre l’opposition et le pouvoir depuis samedi dernier.
Jules Yaovi Maoussi
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