Le code des valeurs et d’éthique de la fonction publique vulgarisé à Natitingou
Une délégation du ministère du travail et de la fonction publique comprenant MM. Souley Dogo et Patrice Adébiyi, tous inspecteurs des services et emplois publiques a procédé, ce jeudi à la salle de conférence de la préfecture de Natitingou, à la vulgarisation du code des valeurs et d’éthique de la fonction publique.
Organisée à l’intention des directeurs et chefs services départementaux de l’Atacora et de la Donga, la rencontre vise à entretenir les participants sur les conduites et les comportements que doit avoir l’agent de l’Etat pour éviter de tomber sous le coup de la loi dans l’exercice de leurs fonctions. Selon l’inspecteur Souley Dogo, le code des valeurs et d’éthique de la fonction publique, validé par la commission nationale consultative de la réforme administrative, est un référentiel et un ‘‘new deal’’ comportemental des agents publics qui les guidera dans toutes les activités liées à l’exercice de leur emploi.
Pour lui, les agents publics exercent un fort pouvoir discrétionnaire dans tous les domaines de la vie publique, qu’il s’agisse de l’offre des services publics, de la gestion des ressources publiques, des rapports avec les citoyens ou de l’influence desdits agents lors de l’élaboration de la politique gouvernementale. Afin d’éviter une utilisation arbitraire de tous ces pouvoirs concentrés dans les mains de l’agent public, souligne-t-il, le code intervient comme un contrepoids et un élément régulateur de la qualité de la gouvernance et permettra donc de donner et d’élever le niveau de confiance du citoyen ou de l’usager dans le respect par l’administration, des principes cardinaux qui fondent l’action publique pour la mise en place et l’enracinement de l’Etat de droit et du régime de démocratie libérale au Bénin.
En ce qui concerne le fonctionnement du service public, les tares relevés dans le préambule du document sont entre autres, la méfiance vis-à-vis de l’autre qui semble fonder les relations entre les Béninois et qui pousse à la recherche d’une protection à travers des réseaux occultes de solidarité dont les objectifs ne sont pas toujours compatibles avec la recherche de l’intérêt général, l’oralité qui prend le pas sur les procédures écrites, la primauté de l’affectif sur l’objectif, l’existence d’une liaison entre l’action politique et l’action publique, ce qui va à l’encontre de la recherche de la neutralité de l’action administrative et les textes qui requièrent très peu d’attention et de fermeté en ce qui concerne leur application. Aussi, les états généraux de la fonction publique et de la modernisation de l’administration ont, par la suite, établi un diagnostic selon lequel le dispositif législatif et réglementaire est incomplet, dépassé et mal appliqué, la bonne gouvernance est quasi inexistante, la culture administrative fondée sur le patronage et non sur le mérite n’est nullement orientée vers l’amélioration continue des performances et de la qualité des prestations de services.
Par ailleurs souligne-t-on, le cadre éthique est fortement dégradé et les grands principes qui doivent guider l’action publique sont perdus de vue, l’image de l’administration publique est déformée et il existe un fossé entre les citoyens et leur administration publique.
C’est pour éviter que cette situation qui perdure et qui a amené le citoyen à perdre totalement confiance en l’administration et en l’agent public n’entame pas entièrement la crédibilité de l’Etat et de ses institutions que le présent code des valeurs et d’éthique de la fonction publique a été adopté et mis à la disposition de tous les agents publics, pour une amélioration de l’image de marque et de la qualité du service public. Le secrétaire général des départements de l’Atacora et de la Donga, Ouorou Baro Mora a appelé à la mise en œuvre effective de la déconcentration pour éviter au code un pamphlet, un leurre, exhortant les directeurs et chefs services départementaux à s’approprier ledit code et à veiller à sa vulgarisation autour d’eux.
ABP