Après les candidatures plausibles de Yayi, Houngbédji, Bio Tchané et celle déclarée de Vincent Onabiyi, un autre Béninois peu connu du grand public annonce la possibilité de sa candidature pour 2011.Son nom : Irénée Josias Agossa.
Hier face à la presse au Palais des congrès de Cotonou, le Secrétaire général de l’Upr (Union pour la relève) expose le nationaliste, « le mouvement des audacieux », avec son concept phare « Le coefficient ministrable parlementaire » (Cmp). Le néo-candidat pose un diagnostic pertinent et propose même des solutions. Une approche nouvelle qui fait des émules.
Son éclipse avait été mal compris. Alors que certains croyaient à son déclin politique, le voilà encore sous les feux de la rampe. Plus prolixe et plus pertinent que jamais. Le temps de la réflexion terminée, il nous revient avec un document en main. Probablement celui qui sera son projet de société lors des prochaines élections présidentielles de Mars 2011 pour lesquelles il confirme « la possibilité de sa candidature ».Ne se réclamant d’aucun bord politique puisque personne n’a encore rien dit comme lui, il prône une nouvelle idéologie : le nationalisme ou « le Mouvement des audacieux ».Sa mission est de faire en sorte que chaque béninois et chaque béninoise trouve son compte en fonction de son utilité. Toute chose qu’on ne peut réaliser sans avoir de l’audace. Le système qu’il veut créer est basé sur l’homme et l’amour de la patrie. C’est dans cette perspective qu’il pose un diagnostic sociétal profond qui lui permet de détecter les deux causes majeures des problèmes que connaît notre pays : le dysfonctionnement du système politique et la fracture sociale. Dans une démarche causale, il cherche à couper les racines du mal. Et c’est dans ce cadre qu’il propose « le Coefficient ministrable parlementaire » (Cmp).C’est un concept nouveau qui consiste à composer le gouvernement sur la base du consensus fondateur de la démocratie béninoise en tenant compte de la configuration de l’Assemblée Nationale. Il permettra d’avoir un gouvernement d’unité nationale et de cohésion sociale. Et déjà ce concept séduit à l’étranger où il est déjà sollicité pour donner des communications. Soucieux du rayonnement économique de notre pays, il entend œuvrer pour la valorisation du travail qui permettra à chaque citoyen d’être acteur de production et de création de richesse. Le développement des chemins de fer, l’élargissement de l’assiette fiscale, la diminution du train de vie de l’Etat, le financement adéquat de la recherche appliquée et la relance de la consommation des produits de base…sont quelques unes de ses priorités s’il prenait le pouvoir. Son discours suscite l’espoir et donne le sourire, son secret prémonitoire pour gagner en 2011.Pourvu que cela ne soit pas un ballon d’essai. Marcel Zoumènou
Le Cmp, la grosse utopie
A dire vrai le concept de « Coefficient ministrable parlementaire » est le véritable canular de l’ingénieux concept de nationaliste prôné par le secrétaire général de l’Upr. De sa réflexion féconde, il s’est imaginé l’inimaginable. Un instrument qui donne au président de la république la latitude de mettre dans son gouvernement toutes les formations politiques qui ont député à l’Assemblée Nationale. Dans un contexte béninois où les hommes politiques sont très lunatiques et peuvent changer de bord politique pour une raison ou une autre, le pire est donc à craindre. Chaque fois qu’un député bascule dans un camp, le gouvernement va trembler. C’est inadmissible de laisser le gouvernement à la merci des caprices et des sauts d’humeur de députés dont on connaît la capacité de transhumance. En croyant renforcer le pouvoir législatif, Agossa ne fait que l’affaiblir davantage en la rendant monocolore avec un unanimisme béat où tous les députés soutiennent le Chef de l’Etat pour des prébendes politiques.
Dans un pays comme le nôtre où l’opposition est souvent la risée de tous, un tel instrument est suicidaire pour la démocratie. Et puis, pas évident d’obtenir l’unité nationale avec un tel instrument car on aura un gouvernement très hétéroclite avec plusieurs ministres qui auront à coup sûr le soucis de venir au gouvernement pour défendre ou leur formation politique, ou leur ethnie ou leur lobby.
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