(Les populations dénoncent un recensement « sélectif »)
Cafouillage dans la conduite des opérations, recensement bâclé et sélectif, refus de certaines populations de se faire recenser, populations désabusées, agents recenseurs peu compétents et peu motivés, hommes politiques craintifs ….Ce tableau peu reluisant montre que présente le recensement porte à porte lancé il y a quelques jours a échoué et confirme les griefs et les réticences de l’opposition.
C’est le coordonnateur de la Commission politique de supervision de la Lepi (Cps-Lepi) Nassirou Arifari Bako qui a lui-même reconnu l’échec. Interviewé par la télévision nationale, il affirme que le bilan des opérations n’atteint guère les 30% du résultat escompté. A une journée de la fin du recensement porte à porte, il n’y a plus de doute que cette opération a connu un échec. Chaque citoyen le vit d’ailleurs dans son environnement. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les reportages, les micros trottoirs, les grognes des citoyens pour s’en convaincre. La sensibilisation qui devait être en amont et qui devait permettre aux populations de maîtriser les rudiments du processus n’a surgi spontanément que lorsque les opposants ont commencé à traîner les pas. Le gouvernement a alors décidé de mettre des populations dans les rues et de lancer les ministres en campagne. Il a fallu que l’opposition demande à ses partisans d’aller s’inscrire pour que le gouvernement ne se ravise enfin. En plus de dix jours, les agents recenseurs n’ont pas atteint la moitié de la tâche à eux confiés. Plusieurs raisons l’expliquent. En dehors des difficultés rencontrées par ces agents recenseurs dans l’organisation du travail et le manque de motivation. Mais ce n’est pas tout, dans certaines régions, des agents recenseurs ont été éconduits par des populations qui cherchaient ainsi à prendre leur vengeance sur le Chef de leur arrondissement. Ailleurs, ce sont les agents recenseurs qui sont pris à partie par les populations qui les prennent pour des courtiers des institutions de micro finance qui les a escroquées dans un passé récent. Mais ce qui est criard c’est la politisation des opérations dans plusieurs contrées du pays où les populations dénoncent des recensements sélectifs. En effet, selon plusieurs témoignages recueillis sur le terrain, des agents recenseurs choisissent de ne recenser que des gens reconnus de certaines formations politiques. Pour la plupart, c’est sur des militants des Fcbe qu’ils jettent leur dévolu. Dans certains quartiers du 4è arrondissement de Porto-Novo, les agents recenseurs ont pour guide des conseillers Fcbe qui ne les amènent que dans la maison de militants Fcbe.
Plus loin dans l’arrondissement de Honvié à Adjarra, des agents recenseurs ont simplement profité de leurs passages dans les maisons pour inviter les populations à soutenir le président de la république. L’autre chose qu’on remarque sur le terrain est que beaucoup d’agents recenseurs échappent au contrôle de leurs hiérarchies et font ce qu’ils veulent.Par rapport à cela, un expert en organisation d’élections et en recueil de données a montré l’incapacité de la Cps à gérer plus de 18 000 agents recenseurs.
M. Z.
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