Le ralliement officiel du conseiller-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent) et tête de liste de la mouvance aux dernières élections communales dans l’arrondissement d’Agblangandan, Christophe Noumagnan, a automatiquement des conséquences politiques dans la commune de Sèmè-Podji.
Tout d’abord, le camp présidentiel a perdu la majorité au sein conseil communal de la localité. Au lendemain des consultations électorales de 2008 et suite aux délibérations de la Cour suprême en faveur de la mouvance, les Fcbe avaient 13 conseillers contre 12 pour le Parti du renouveau démocratique (Prd) et les indépendants. Cette configuration politique a permis au transfuge du Prd, Mathias Gbèdan, de se faire réélire à la tête de la mairie de Sèmè-Podji contre son challenger de la liste Alléluia, Jonas Gbénamèto, soutenu par le Prd et les indépendants. Aujourd’hui, il y a renversement de vapeur. Avec le ralliement du conseiller Noumagnan à l’Union fait la nation, l’opposition a officiellement 13 conseillers contre 12 pour la mouvance.
Ce changement de situation n’étonne guère, puisque le départ de la mouvance du capitaine des Fcbe dans l’arrondissement d’Agblangandan était prévisible. Lors des tractations pour l’élection du maire de la localité, ce fils de Djakotomey, installé à Sèmè-Podji, depuis des décennies, n’était pas dans le schéma de son camp politique. Autrement dit, il avait affiché son opposition contre la réélection de Mathias Gbèdan. En son temps, il faisait comprendre dans les coulisses qu’il n’est pas normal de reconduire à son poste une autorité décriée par les populations pour sa mauvaise gestion. Sous la pression du palais, à contre-cœur, il était obligé de se ranger du côté de la mouvance pour sauver la coalition dans l’espoir qu’il y aura harmonie au sein du conseil communal autour des questions de développement. Mais, plus d’un an après l’installation du conseil communal, on assiste à une détérioration des relations au sein de la majorité communale de Sèmè-Podji. Comme Christophe Noumagnan, beaucoup d’élus Fcbe n’entretiennent pas de bons rapports avec le maire Gbèdan.
Pour tenter de ramener la balle à terre, il y a quelques mois, ce dernier a organisé une séance de concertation avec les éléments de la mouvance à Grand-Popo. Malheureusement, la tension continue de monter. Pour preuve, Christophe Noumagnan et certains conseillers de son camp politique se ralliaient régulièrement à l’opposition pour balayer du revers de la main plusieurs projets du maire en l’occurrence le compte administratif 2008 rejeté par les conseillers en 2009. Des jours difficiles s’annoncent pour le maire Gbèdan. Il sera surveillé comme du lait sur le feu, contrairement à sa première mandature où il avait géré les affaires de sa commune selon son bon vouloir. A l’allure où vont les choses, il peut avoir des grands bouleversements au sein de ce conseil communal.
Jules Yaovi Maoussi