Au terme d’une assemblée générale tenue hier sur le campus d’Abomey-Calavi, les enseignants des universités publiques du Bénin ont décidé de renouer avec les mouvements de grève, si au plus tard le 1er juillet 2010, le gouvernement ne donne pas satisfaction à leurs revendications.
Passé le 1er juillet 2010, les universités publiques du Bénin seront à nouveau paralysées par les enseignants du supérieur. Et ceci, si leurs différentes revendications restent insatisfaites. La décision a été prise hier à l’issue d’une assemblée générale qu’ils ont tenue dans les locaux de la Faculté des sciences techniques de l’Université d’Abomey-Calavi. Ils disent se référer ainsi au délai fixé par le gouvernement lui-même pour donner satisfaction à leurs revendications. « Si rien n’est fait au soir de ce 1er juillet, nous allons décidé de l’effectivité de la levée de la suspension de notre motion de grève » avertit le Professeur Norbert Hounkonnou, l’un des participants à l’Ag d’hier. Une nouvelle assemblée générale est prévue pour le 06 juillet 2010 et devrait confirmer la reprise des mouvements de grève si rien ne change, ajoute-t-il
Du reste, les enseignants du supérieur se disent davantage en colère contre le gouvernement du Dr Boni Yayi qui prêterait peu d’attention à leur situation malgré « les promesses nombreuses faites ». Ils dénoncent notamment leur ministère de tutelle, qui peine, selon eux, à mettre en application les engagements pris lors des dernières négociations. Entre autres, la création des services hospitaliers dans les hôpitaux de l’espace Chu, suivie de l’affectation des médecins et pharmaciens universitaires sans postes hospitaliers ; la mise en application des décisions du séminaire de Parakou des 27 et 28 novembre 2009 au sujet de la révision de la grille de rémunération des examens, des heures supplémentaires et de vacation.
Faisant par ailleurs allusion au Décret 2010-024 du 15 février 2010 dont les effets administratifs et financiers courront pour compter du 1er octobre 2010, décret dont ils relèvent les insuffisances et ambiguïtés notoires, les enseignants du supérieur rappellent avoir décidé, en toute connaissance de cause, de suspendre le mouvement de grève d’alors et de faire reprendre les activités académiques pour compter du 1er mars 2010. Une suspension assortie d’un échéancier de satisfaction des revendications, objet dudit mouvement de grève. Trois mois après, constatent-ils avec amertume, il se révèle «la désolante réalité d’une gestion légère, peu rassurante et opaque des points des revendications ».
Christian Tchanou