Les clarifications du Colonel Michodjehoun sur l’avion présidentiel

Face à la presse hier, le Colonel  Camille Michodjehoun, Chef d’état major des forces aériennes,  a apporté d’importantes informations sur  la situation réelle de l’avion présidentiel.  L’historique de son acquisition, les travaux  effectués jusque-là, les difficultés de décaissement des fonds  y afférents et autres. Toutefois,  il  rassure de l’arrivée imminente de  cet avion.

L’avion présidentiel dont dispose le Bénin depuis 2009, à savoir  le Boeing  727-200 subit ses dernières retouches à Perpignan en France. Cet aéronef, désormais patrimoine des forces armées béninoises et qui a pour charge d’assurer le transport  du Président de la République à l’extérieur du pays, aura connu  ces derniers mois plusieurs transformations. Pour l’histoire, rappelle  le Colonel Camille Michodjehoun, Chef d’Etat major des forces aériennes, cet avion a été acquis grâce  aux  bonnes relations qui existaient alors entre l’ex Chef d’Etat, le Général Mathieu Kérékou et  le Guide  Lybien, Mohamar Kadhafi avec comme intermédiaire de taille,  l’homme d’affaires, Martin Rodriguez. Immatriculé Yy-24 A ( type militaire) et équipé de trois moteurs ( type JT8D-9A),  l’avion de transport qu’il était à l’époque,  subira  un Check D en Angleterre de 2004 à 2006, avant d’être transformé en avion Vip de type présidentiel dès 2006 à Madrid pour le compte du Bénin. Pour le rendre plus efficace, un autre Check C  était devenu nécessaire, d’où son expédition à Perpignan en France  où il est actuellement. En plus des techniciens mobilisés  pour les  travaux de maintenance et autres,  un autre Colonel des forces armées aériennes y est dépêché et suit tout  de près, selon  le Chef d’Etat major des forces aériennes.

Quant au retour de cet avion au Bénin,  le Colonel Camille Michodjehoun ne donne pas une date précise, mais l’annonce pour les prochains jours. « Un avion ne vieillit pas. Il peut développer des vices de jeunesse » affirme-t-il par ailleurs pour rassurer ceux qui craignent des conséquences liées à son âge relativement  avancé.  Il déplore aussi la lenteur des procédures financières qui a cours au Bénin et qui cause beaucoup de désagréments dans le domaine aéronautique. L’avion présidentiel en serait une victime potentielle à le croire. « La sécurité n’a pas de prix » dit-il également, regrettant le fait qu’un Check C prévu pour durer  3 mois,  s’est étendu  jusqu’à 3 ans. De toutes les façons, confirme le conférencier,  cet avion est en bon état et est dans les mains des techniciens avérés qui ont la renommée de leur entreprise à défendre. Près de 4 milliards de Francs Cfa auraient été déjà engloutis dans les travaux effectués sur l’appareil.

Le Bénin doit pouvoir faire de même que des pays voisins en dotant sa flotte aérienne d’un budget substantiel, souhaite par ailleurs,  le Chef d’Etat major des forces aériennes qui cite  des cas de pays dont le budget annuel en la matière  va jusqu’à 4 milliards.   Mais il se dit optimiste à ce sujet au regard de la volonté du régime du changement de régler définitivement ce problème. Quant à l’autre avion de  la flotte nationale en réparation en Afrique du Sud, il est déjà revenu au Bénin depuis quelques semaines et se trouve dans un bon état, à en croire le Colonel Camille Michodjehoun.

La polémique qui se poursuit autour de cet avion, doit à présent s’estomper suite aux clarifications ainsi apportées par l’autorité militaire, en charge  de ce dossier.  C’est avant tout une question de souveraineté nationale, et en rattrapant ce grand retard, le Bénin a retrouvé une certaine marque de prestige auprès des pays voisins.

Christian Tchanou

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