Mca-Bénin réunit plusieurs hommes de droit à Grand- Popo

L’Hôtel Bel Azur de Grand – Popo abrite  depuis hier un atelier  sur la résorption des stocks des affaires dans les tribunaux, la mise en place des fonctions de mise en état des affaires civiles et  méthodologie  de restauration des services  de l’exécution des peines  et du casier judiciaire  dans les juridictions  béninoises. Organisé par  le Millénium challenge account, il réunit plusieurs acteurs du monde judiciaire béninois.

Avocats,  notaires, huissiers de justice, greffiers en chef, magistrats  et autres  corps de la communauté judiciaire du Bénin participent depuis hier à un atelier qu’organise le Millénium challenge account Bénin ( Mca-Bénin) dans  le cadre de sa composante « Accès à la justice ». Il se déroule  à l’Hôtel Bel Azur de  Grand Popo  et est consacré à plusieurs  aspects dont la résorption des stocks des affaires dans les tribunaux, la mise en place des fonctions de mise en état des affaires civiles et  méthodologie  de restauration des services  de l’exécution des peines  et du casier judiciaire  dans les juridictions  béninoises.

En effet, depuis  les états généraux de la justice tenus  en 1996 et le diagnostic qui a conduit  à l’élaboration du Programme intégré de renforcement des systèmes juridique  et judiciaire en 2001,  une des constances relevées et  décriées  du système  judiciaire  béninois est sa lenteur excessive. Cette lenteur, souligne le Coordonnateur national  par intérim de Mca-Bénin, Samuel Batcho, se traduit  par l’accumulation du stock des dossiers  au niveau des juridictions et la frustration des justiciables face aux difficultés des magistrats à trancher  avec célérité  les différends. Une telle situation, poursuit-il,  peut faire craindre  non seulement  le développement  d’une certaine forme de justice privée pour les affaires pénales, mais aussi  le reflux de l’investissement, les opérateurs économiques étant déroutés par les incertitudes d’une justice trop lente et mal outillée pour assurer un climat des affaires incitatif. Or il est,  ajoute-t-il, de la responsabilité d’un Etat de droit d’assurer à ses populations et aux hommes d’affaires, tant  nationaux qu’étrangers, une justice  moderne efficace et crédible.   C’est l’option faite  par  la République  du Bénin à travers  le programme intégré de renforcement des systèmes juridique et judiciaire et consolidée par la composante «Accès  à la justice » de Mca-Bénin . D’où l’importance du présent atelier  qui constitue une étape importante  dans le processus des réformes devant permettre  l’amélioration de l’environnement  juridique et le fonctionnement du système judiciaire au Bénin0
« Je veux compter sur votre disponibilité pour faire de la justice béninoise, une justice crédible, performante et forte au service   du développement de notre cher et beau pays, le seul  que nous ayons  l’obligation de construire ensemble » a déclaré, pour sa part le ministre de la justice, Victor Tokpanou. Selon l’Ambassadeur des Usa près le Bénin, James Knight,  le travail à abattre par les participants à cet atelier est au centre des réformes les plus importantes à mettre en œuvre. L’élément le plus visible du projet « Accès à la justice », dira-t-il par ailleurs,  est la construction de plusieurs nouveaux palais de justice  pour faciliter  l’accès  à la justice  aux  citoyens du Bénin. Pourtant,  souligne le diplomate américain,  l’information de la gestion des stocks de dossiers  dans les tribunaux  du Bénin est aussi un élément vital de ce  programme. « Les réformes envisagées sont mêmes plus importantes que le construction des bâtiments pour abriter  les tribunaux » fait-il également savoir.
 

Il est à noter que le projet « Accès  à la justice » du programme Mca-Bénin vise à améliorer  les performances du système  judiciaire  et à créer  un environnement  favorable  au développement des activités du secteur privé à travers, entre autres ;  le renforcement des capacités des arbitres, conciliateurs, médiateurs et membres du personnel  du CameC( Centre  d’arbitration,, médiation et conciliation) ; l’élargissement  du champ de compétence du Cfe( Centre de formalités d’entreprises) et en faire  un véritable Guichet unique avec  la réduction des délais  d’enregistrement et des coûts ; le renforcement  des capacités du systèmes judiciaire avec l’appui à la formation initiale des magistrats, des  greffiers et autres acteurs de la justice,  la construction  de juridictions et d’un Centre de documentation juridique, la mise en place d’un fonds d’assistance judiciaire, etc.

Christian Tchanou

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