Images insoutenables. Le Sénégal dans sa partie sahélienne jonché de d’épaves de ruminants, essentiellement des vaches, des ânes, des bœufs et des moutons. De part et d’autres, le long des routes nationales et internationales, le spectacle est choquant.
Des squelettes par-ci, des cadavres en destructions avancées par-là, des animaux apparemment à peine morts par ailleurs. Le même spectacle s’observe dans des régions semblables du Mali. Et ici, plus dégoutant encore. Les bêtes mortes exposées aux intempéries sont plus importantes. Presque tous les deux cents mètres, on découvre au moins un bœuf ou un mouton en décomposition.
Selon un journaliste malien, cette situation n’a rien de désolant. Ces bêtes qui meurent sont pour la plupart renversés par des véhicules au moment de traverser la voie. Un autre, de nationalité burkinabé, affirme que c’est plutôt par manque de nourriture et d’eau qu’ils meurent. «Quelquefois, poursuit-il, ces animaux décèdent par manque de suivi par un vétérinaire.» Il illustre ses propos par cet exemple: «Un jour, un éleveur a vu vingt-cinq têtes de son bétail décimées par manque de vaccination.»
Dans certaines localités, ces épaves animalières se retrouvent à proximité des maisons ou des puits forés. Des enfants s’amusent tout près. Ce qui peut faire craindre d’éventuelle épidémie notamment le choléra. Mais, les populations de ces localités ne se soucieraient guère de quelque maladie que ce soit. Elles laisseraient le soleil, les charognards et le sable s’occuper du nettoyage.
Fortuné Sossa (Mali)