Il écrit une lettre ouverte à Yayi
L’honorable député Janvier Yahouédéou ne démord pas dans l’affaire du scandale lié aux machines agricoles. Surtout en ce qui concerne le débat télévisé voulu par le ministre Grégoire Akoffodji.
Dans une lettre qu’il a adressée au chef de l’Etat, il demande à ce dernier d’autoriser le ministre à participer au débat au lieu du sous-fifre qui se présente comme envoyé du gouvernement, André Okounlola. Pour mieux faire toucher du doigt au président Boni Yayi, la réalité en ce qui concerne ce scandale, il joint à la lettre un tableau comparatif qui récapitule les différents coûts et ressort la somme de 5 milliards de surfacturation.
Janvier YAHOUEDEOU
Cotonou, le 26 Juin 2010
Député à l’Assemblée nationaleLETTRE OUVERTE
A son Excellence
Docteur Boni YAYI
Président de la République
Chef de l’Etat
Chef du Gouvernement
Cotonou – BENIN
OBJET : RECOURSExcellence Monsieur le Présiden
t de la République,Au cours de l’émission télévisée ‘’Questions d’Actualité’’ sur GOLFE TV du dimanche 20 juin 2010, l’ex-ministre de l’agriculture Grégoire AKOFFODJI a publiquement manifesté le désir brulant d’un débat télévisé avec ma personne au sujet de ce que j’appelle ‘’scandale lié à l’acquisition des matériels agricoles’’. Je lui ai écrit pour donner mon accord total. Mais en lieu et place, c’est le coordonnateur du projet PPMA, par les antennes de CANAL 3 qui déclare être l’envoyé du gouvernement. Je continue d’insister pour que le demandeur du débat, c’est-à-dire le ministre Grégoire Akoffodji soit sur le plateau car plusieurs éléments du dossier le concernent directement. Le Ministre doit pouvoir expliquer aux béninois comment il a pu :
• Signer des marchés d’acquisition de matériels de plusieurs milliards sans avoir recours à des appels d’offres ;• Signer des marchés de plus de 19 milliards (10,5 milliards en 2008 et 8,5 milliards en 2009) dont plus de 8 milliards de tracteurs sans s’assurer d’un minimum de sincérité des prix. Comme vous pouvez le constater sur le tableau en annexe, après mes enquêtes, il se dégage une surfacturation de 5 milliards et 433 millions, rien que sur les matériels agricoles.
• Signer des marchés à des entreprises vieilles de 4 mois, donc incapables de fournir les pièces minimales exigées par la loi (Attestation fiscale sur les 3 dernières années, Attestation de la CNSS), etc ;• Signer des marchés publics illégaux, qui ne prévoient pas de retenue de garantie, ce qui est une flagrante violation des dispositions légales prévues à l’article 78 de l’Ordonnance n° 96-04 du 31 janvier 1996 portant code des marchés publics en République du Bénin et à l’Article 114 de la nouvelle loi portant code des marchés publics et des délégations de service public en République du Bénin.
• Réussir à faire payer un fournisseur à 100% du marché (au lieu de 90%) 48 heures (malgré les lourdeurs administratives habituelles), après la réception provisoire alors que le PIP est bloqué depuis janvier 2010 et le SIGFIP fermé (Sans oublier que des factures de fournisseurs de quelques millions sont impayés depuis des mois).
Je voudrais respectueusement solliciter auprès de la Haute Autorité, qu’il autorise le ministre Grégoire Akoffodji à être mon interlocuteur sur les antennes de l’ORTB et des chaînes privées, et non un sous-fifre qui ne peut visiblement pas répondre de toutes ces responsabilités. En attendant les commissions d’enquête, le peuple a soif de ce débat télévisé, autant que Monsieur le ministre Akoffodji et moi-même.
Face à ce honteux scandale que l’on tente de couvrir maladroitement depuis 7 mois que j’ai fait les premières révélations, et confiant que la lutte contre la corruption et l’impunité demeurent encore le souci de la Haute Autorité, je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de mes sentiments de profond respect.Janvier Yahouédéou