Les enseignants décidés à aller plus loin
Les enseignants du supérieur montent à nouveau au créneau. Ils déplorent la politique de « deux poids deux mesures » face à leurs doléances. Ils ne pensent pas baiser les bras si le gouvernement ne pique mot sur leur situation. Lire ici les observations faites par l’intersyndicale des universités nationales du Bénin.
Evaluation de la situation des enseignants du supérieur
Qu’il vous souvienne que le jeudi 3 juin 2010, les enseignants des Universités nationales du Bénin, sous la direction de leur Intersyndicale, à travers une conférence de presse, avaient attiré l’attention des autorités étatiques et rectorales sur la gestion légère, peu rassurante et opaque des points des revendications négociées ad minima, et avaient pris l’opinion publique, les parents d’étudiants et leurs étudiants à témoins, en leur réaffirmant leur disponibilité à consentir des sacrifices, mais toutefois dans la limite du tolérable. Mais force est de constater six mois après la décision salutaire, pleine d’abnégation et de générosité des enseignants du supérieur pour sauver une année académique visiblement en péril, soit trois mois après la conférence de presse, le gouvernement et surtout les rectorats n’ont pas suffisamment pris la mesure de la situation, installant ainsi les parties dans une crise de confiance. Aussi, l’intersyndicale des enseignants des Universités nationales du Bénin :
1- Observe-t-elle à la date de ce jour
– Au niveau de l’Etat
1- Aucun des points des échéanciers et chronogrammes n’a été respecté depuis la signature et la publication du décret 2010-024 portant statuts particuliers des corps des enseignants du supérieurs des Universités nationales du Bénin ;
2- Trois des 5 arrêtés d’application ont été signés le 13 septembre 2010, soit seulement hier
– Au niveau des Universités nationales du bénin
1- La gouvernance universitaire continue d’être mise à mal
2- Aucune des revendications, objet de la motion de grève du 05 novembre 2009 n’a été satisfaite
Une telle situation dénote du mépris o*dont font montre les autorités rectorales élues vis-à-vis de leurs mandants, en l’occurrence la communauté universitaire.
11- Exige-t-elle
1- La signature et la publication des 2 arrêtés d’application restants du décret 2010-024 portant :
– Prime de bibliothèque,
– Prime de publication
2- La transmission à l’Assemblée Nationale pour vote en procédure d’urgence du projet de loi portant âge d’admission à la retraite des enseignants du supérieur, tel qu’adopté par l’Assemblée générale des enseignants et validé par la commission interministérielle en charge des revendications, en sa séance du 17 aout 2010
– 3- la conclusion à bonne date de toutes les procédures, mesures et dispositions prises par l’Etat en vue de garantir l’effectivité de l’incidence financière résultat de l’application du décret 2010-024 du 15 février 2010
– 4- la satisfaction de toutes les revendications à bonne date au niveau des rectorats.
111- Décide-t-elle
1- De la mise en exécution du chronogramme ci-après :
– Mardi 14 septembre 2010 : conférence de presse d’avertissement et de relance des autorités gouvernementales et rectorales ;
– Jeudi 30 septembre 2010 : exigence de la tenue d’une réunion d’évaluation de la satisfaction des revendications entre délégation gouvernementale et intersyndicale ;
– Convocation le 05 octobre 2010 d’une assemblée générale de compte rendu et de prise de décision avec, le cas é échéant, l’adoption d’une motion de levée de la suspension du mouvement de grève illimitée pour le 14 octobre 2010, ainsi que toutes autres formes de prestation y compris la marche des enseignants du supérieur ;
– Vendredi 17 septembre 2010, délai de rigueur pour la présentation, à la communauté universitaire, par les autorités rectorales des rapports de gestion à mi-parcours faisant état des points de satisfaction des revendications au niveau des rectorats, notamment en ce qui concerne le règlement de la question des franchises universitaires, la bonne gouvernance universitaire, la mise en application des décisions du séminaire de Parakou, des 27 et 28 septembre 2009
2- Des éléments de revendications non négociables suivants dont la non satisfaction d’un seul constituera une rupture des accords. Il s’agit de :
– La signature et la publication des 2 arrêtés d’application restants découlant des travaux de la commission interministérielle en charge du dossier des revendications pour le 15 septembre 2010
– La transmission effective à l’Assemblée Nationale pour adoption en procédure d’urgence du projet de loi portant âge d’admission à la retraite des enseignants du supérieur et la promulgation de ladite loi pour le 30 septembre 2010 au plus tard, telle qu’adoptée par l’Ag et validée par la commission interministérielle
– L’interdiction de tous travaux de délibération et de proclamation des résultats académiques pour compter de ce jour, et ce, jusqu’à nouvel ordre…..
La non satisfaction d’une quelconque des exigences et décisions ci-dessus constituera une rupture des accords et sera traitée comme telle.
1V- Recommande –t-elle la mobilisation et l’état de veille à tous les enseignants des Universités nationales du Bénin aux fins d’exécuter tout mot d’ordre de la direction.
Somme toute, les enseignants du supérieur en appellent encore une ultime fois à l’opinion publique nationale et internationale pour dégager leurs responsabilités des conséquences qui découleraient de l’attitude des autorités à persister dans la non satisfaction à bonne date des justes revendications de la communauté enseignante universitaire, en dépit des sacrifices consentis et des consensus admis.