Cinquante ans d’indépendance de la République du Dahomey, aujourd’hui République du Bénin !
Quels messages forts garder en permanence dans nos esprits afin de construire le développement de notre cher Pays où il ne doit pas avoir de place pour l’instabilité politique et la remise en cause de la constitution de 1990 base de notre démocratie.
L’indépendance acquise ne prend tout son sens que si elle génère la Démocratie qui implique trois éléments fondamentaux :
– Paix civile,
– Liberté d’expression de l’opposition,
– Elections libres au suffrage universel.
De tout temps le Dahomey, actuel Bénin, était considéré pour ses valeurs intellectuelles et morales ¨ quartier latin de l’Afrique ¨
Aujourd’hui des points faibles nous relèguent presqu’au dernier rang des pays où la « Bonne Gouvernance est synonyme de langue de bois >> avec une corruption importante au niveau étatique et un développement économique insuffisant … la prospérité du pays doit se répercuter sur le peuple tout entier ; il faut allouer les moyens afin de permettre:
– L’accès à l’Education dont les progrès demeurent insuffisants, qui seul permet un suffrage universel « éclairé »
– L’avènement d’une démocratie véritable avec des responsables qui génèrent cette démocratie au lieu de la redouter.
Le Président Américain Barack Obama a eu raison de dire que l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes. C’est pourquoi, tous les fils de notre pays, responsables dans diverses institutions doivent respecter les règles et lois qui régissent le fonctionnement de notre République laïque. Les juridictions internationales garantes de la protection des hommes, du respect de la dignité humaine et de la liberté d’association joueront pleinement leurs rôles si besoin.
Pour le respect de la mémoire de son Excellence Monseigneur de Souza, en Hommage au Cardinal Bernadin Gantin, acteurs aujourd’hui disparus de l’avènement de la Démocratie et pour les mânes de nos ancêtres faisons de cette nouvelle étape des cinquante prochaines années, une étape prioritaire du développement de notre pays.
L’ORTB doit jouer sainement son rôle de Radio – Télévision publique au service du peuple tout entier… Les autorités morales doivent poursuivre l’expression de la vérité sur tous les sujets qui engagent la sécurité de notre pays comme par le passé afin d’aider les responsables politiques à prendre leurs responsabilités face à l’histoire de notre peuple.
Les religions (catholique, musulmane, protestante et animiste) doivent œuvrer pour l’universalisme et promouvoir la paix contre vents et marées à l’instar de Jésus, Mahomet et autres Saints qui ont rassemblé les hommes sans distinction de races, d’ethnies, de religions voire de frontières. Triste est aujourd’hui le constat que le pouvoir du changement dans notre pays a du mal à savoir accueillir les légitimes diversités humaines dans cette conjoncture de crise politique et socio – économique en cherchant des boucs émissaires là où il n’yen a pas…
Contribuer à monter les béninois les uns contre les autres en entretenant des peurs ancestrales comme celles des guerres de régions nord sud est malsain ; nous espérons que les brillants éditoriaux des douze derniers mois de notre ainé et imminent journaliste Jérôme Tovignon Carlos vont aider les hommes du pouvoir à se ressaisir pour ne pas enliser notre peuple dans une impasse .
Eviter de jeter en pâture les milliers de victimes de la misère et du « Madoff » à la béninoise donnera du sens à la place de l’homme sur cette terre. Ceux qui montrent du doigt les épargnants de ICC – Service dont la majorité ont une vie difficile doivent cesser quelque soit leur pouvoir aujourd’hui de désigner à la vindicte sociale une population pauvre qui doit bénéficier en permanence de la protection de l’Etat et des responsables religieux toutes tendances confondus …
Notre Etat doit garantir les libertés publiques, c’est pourquoi j’invite l’église catholique de tradition très forte en lien avec les autres religions à se fonder sur le principe absolu de la tolérance envers le peuple béninois qui souffre beaucoup surtout au niveau de ses groupes les plus déshérités.
Merci à l’église catholique qui doit continuer son travail d’éveil des consciences ; l’accompagnement des familles dans cette conjoncture difficile est salutaire. Le respect des personnes touchées est un impératif surtout quand on sait les drames dans les familles endeuillées… il nous faudra tous être disponible à une solidarité effective et sincère.
Nos députés à l’Assemblée Nationale du Bénin font un travail difficile pour sauvegarder les acquis de notre jeune Démocratie et je voudrais saluer ce courage et inviter le peuple à juger sereinement certaines décisions salutaires à notre pays.
Les détentions arbitraires et parfois abusives des vrais acteurs de développement comme notre compatriote Simon Pierre Adovêlandé et d’autres béninois anonymes doivent trouver une issue respectueuse des sacrifices des ses derniers et de la dignité humaine.
Le silence éloquent des anciens membres du Gouvernement de notre pays : Excellences (Houeto, Flore Gangbo, Kessilé André Tchalla, Soulé Mana Lawani) pour ne citer que ceux là doivent retrouver leurs liberté de paroles à l’instar des millions d’anonymes pour que la justice fasse sans complaisance la lumière sur les scandales qui plongent notre peuple dans une crise sans précédent.
Je suis heureux du ton qu’à donner l’ancien Ministre S.M. Lawani qui a raison de laver son honneur dans cette ténébreuse ambiance au sommet de l’Etat.
Pour finir je voudrais affirmer que le développement d’un pays est voué à l’échec si l’Education, la Culture et la Santé ne sont pas prioritaires dans les programmes publics et privés pour encourager les partenaires au développement qui nous donnent des appuis techniques et financiers pour sortir de la misère de l’esprit et du sous développement.
Sommes nous vraiment prêts à consentir les sacrifices pour respecter les textes de lois qui dorment dans les tiroirs de l’administration ?
La volonté politique devra nous convaincre de vouloir réellement sortir tous les fils du Bénin de la pauvreté.
A la veille des prochaines élections présidentielles, j’ose croire que l’exception de notre pays fera date dans l’histoire de notre époque pour barrer la route à l’indignation nationale que nous subissons aujourd’hui à la face du monde.
Denis da Conceiçao Courpotin (Expert en Santé Publique, Consultant, Président de l ONG Action Plus Sida Santé )