Des partisans d'ABT dispersés par des militants FCBE

(Une menace pour la paix et la démocratie au Bénin)
La conférence publique sur le scandale financier "ICC Service" organisée par les partisans de (ABT) Abdoulaye Bio Tchané à la Maison des Jeunes de Goho à Abomey ce mercredi, n’est pas allée à son terme. Elle a été perturbée par les militants FCBE du Zou et interdite par la police dépêchée sur les lieux quelques minutes après l’incident.

L’affaire "Maddof" made in Benin que constitue le scandale financier ICC service serait-elle devenue un sujet tabou ou un secret d’Etat ? En tout cas tout porte à le croire. Car, à voir l’acharnement de certains hommes politiques qui empêchent qu’on en parle sur la place publique, on se demande s’il n’y a véritablement pas anguille sous roche comme d’aucuns le laissent croire. Toujours est-il que hier  mercredi, les militants de Abdoulaye Bio Tchané qui ont voulu en parler au cours d’une conférence publique en ont eu pour leur frais.
En effet, aussitôt après l’ouverture de la rencontre à laquelle les populations du Zou et des Collines étaient massivement présentes, les militants Fcbe, formation soutenant le président Boni Yayi ont pris d’assaut les lieux. A travers des slogans « Boni Yayi : 10 ans », ils ont perturbé la séance au nez et à la barbe des forces de l’ordre présentes sur les lieux. Il faut dire que tout est parti après l’exposé en fon des faits et actions menées par le camp ABT dans l’affaire ICC service. Pour montrer aux populations l’implication et la responsabilité du gouvernement et de son chef dans ce scandale financier, les organisateurs ont mis en projection une compilation des reportages audio visuels des activités de ICC service déjà diffusés sur les radios et télévision publiques et privées de la place. Ce fut le déclic. Une voix s’éleva alors du fond de la salle : « Nous ne sommes pas ici pour parler de Boni Yayi ; Boni Yayi 10 ans ». Un slogan que le reste des militants Fcbe présents dans la salle a prestement repris en chœur. Un brouhaha s’installa et la projection ne put suivre son cours. Durant près de 45 minutes, ces militants ont dicté leurs lois à leurs homologues soutenant Abt. Ils allaient et venaient provoquant même les responsables du camp Abt par l’exécution du slogan et des pas de danse comme pour dire qu’ils ne craignent rien. Le pire allait se produire si ces derniers réagissaient. Mais ils sont restés imperturbables et n’ont pas répondu à la provocation.
Les policiers présents sur les lieux sont restés impassibles et ont déclaré qu’ils sont en sous nombre par rapport aux fauteurs  de trouble. Ce n’est qu’après que la (C R S) Compagnie Républicaine de Sécurité est arrivée que le désordre a connu sa fin. Mais leur mission n’était pas de venir protéger ceux qui avaient reçu l’autorisation de tenir une conférence publique.  Bien au contraire, les agents de sécurité avaient pour ordre d’interdire la poursuite de la conférence et d’évacuer tous les occupants. Un témoin a souligné que les partisans de Abdoulaye Bio Tchané se sont rendus au commissariat d’Abomey pour déposer une plainte.
La main invisible du préfet
Selon des sources dignes de foi et les témoignages recueillis sur les lieux ,le Préfet du Zou/Collines Armand Maurice Nouatin serait une fois encore à la base de cette interdiction mal déguisée. Selon un responsable chef service très proche du Maire d’Abomey, Armand Maurice Nouatin aurait joint le Maire d’Abomey Blaise Ahanhanzo Glèlè le mardi dans la nuit pour lui demander de ne pas autoriser la manifestation. Ce dernier joint au téléphone a confirmé les faits et a dit avoir : « souligné au Préfet que les organisateurs ont rempli toutes les conditions, et ne trouvant pas d’inconvénients à une manifestation politique publique et pacifique, il ne saurait interdire»
Des actes qui menacent la paix et la démocratie
Qu’il vous souvienne qu’en juin dernier, Maître Adrien Houngbédji et l’"UN" ont vu leur meeting interdit et les lieux fortement militarisés. Raisons évoquées en son temps par le Préfet, la préservation de la paix et de la quiétude sociale, sécurité des personnes et des biens sur son territoire. Décrié par ses administrés parce qu’aucune disposition légale en matière de démocratie ne lui donne le droit pour agir de la sorte, Armand Maurice Nouatin a apparemment changé de stratégie. Car, l’incident lui fournissait un motif de suspension de la conférence publique. Il ne s’en est pas privé d’après ce qui s’est passé. Toute chose qu’il mettra à son actif pour justifier ce qu’il avait tenté d’avancer comme argument. Dès maintenant il se trouve conforté dans sa position pour interdire toute autre manifestation à l’avenir si cela devrait salir ses chefs.  Là où tout ceci devient inquiétant est qu’un préfet qui devrait être au service de tous les Béninois sans distinction de bord politique se comporte en pur partisan. Si non comment comprendre que les Crs dépêchées sur les lieux ne se sont pas emparées des fauteurs de trouble mais ont évacué tout le monde sans distinction.

Déjà, les militants Fcbe ont été protégées lors des troubles qui ont suivies les élections communales un peu partout sur le territoire national. Cette fois-ci, les voilà encore épargnés alors qu’ils étaient les badauds qui ont troublé la manifestation des autres. La situation est grave et devrait interpeler la conscience des autorités actuelles dont le chef de l’Etat. Il se doit de sanctionner son représentant qui se comporte de la sorte sauf s’il pense qu’il a bien agit. Car, imaginons que les partisans d’Abdoulaye Bio Tchané avaient réagit à cette provocation flagrante des FCBE ce mercredi, Abomey se serait embrasée et ce serait peut-être le déclic d’une spirale de violence qui pourrait embraser tout le pays. Il est encore temps pour que les uns et les autres prennent conscience de ce leurs intérêts égoïstes  ne sauraient primer sur ceux de tout un peuple.

Michel Clément Sossou/ CR Zou/Collines

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