Depuis près de cinq ans, le landernau politique béninois est habitée par une psychose sans cesse grandissante d’insécurité. Une situation somme toute nouvelle qui incite à s’interroger sur les nouvelles donnes de la politique béninoise qui amène certains acteurs politiques à craindre pour leur vie plus que par le passé.
Plus que les Béninois lambda, ce sont les politiciens qui vivent dans une permanente criante pour leur sécurité. Le dernier en date à crier à un projet d’assassinat contre sa personne, est le député Rachid Gbadamassi. Le transfuge du G13 aujourd’hui grand zélateur et adorateur du président Boni Yayi a fait la Une de certains journaux. A travers les colonnes de ces canards, il dénonce un projet d’assassinat de l’opposition contre sa personne. Avant lui, c’est son collègue Janvier Yahouédéou qui a appelé le peuple à témoin quant à la sentence de mort qui aurait été décrétée contre sa personne pour sa ténacité à faire la lumière sur le dossier des machins agricoles. On a encore en mémoire, l’absence de Me Adrien Houngbédji à la célébration de la fête de l’indépendance à Parakou en 2008. La cause était que sa vie était menacée. Le coordonnateur du G13, Nassirou Arifari Bako aussi avait reçu des menaces de mort aux premières heures de l’opposition du groupe contre la méthode de gestion du gouvernement Yayi ainsi que le non respect des accords par le président de la République. Sans oublier la liste des anonymes ou de ceux qui ne clament pas les menaces et autres attaques dont ils sont objets. La psychose a atteint désormais la zone rouge avec la disparition du sieur Urbain Pierre Dangnivo. Face à tout ceci, il convient de s’interroger sur l’origine d’un tel malaise qui vicie à quelques mois des élections l’atmosphère politique au Bénin. Pourquoi par le passé, le Bénin n’a pas connu un tel niveau d’inquiétude et de crainte ? Toutes ces questions ont sans aucun doute leurs réponses auprès des politiciens. Mais il est cependant utile de faire remarquer que les acteurs politiques ne sont plus forcément les mêmes qui animaient la vie politique par le passé. Il y a ceux qui ont pris leur retraite.
Il y a ceux qui sont toujours en activité. Ces deux catégories ne s’amusaient pas à se faire peur. Et puis il y a la troisième catégorie, celle des nouveaux venus et nouveaux parvenus. Si la pratique n’était pas de mise par le passé, ne devrait-on pas se demander logiquement si les nouveaux magiciens politiques, ceux qui veulent transformer le Bénin d’une baguette magique n’en sont pas pour quelque chose ? Mais alors pour quel intérêt ? Loin de constituer des affirmations, ces questionnements interpellent chacun. Car, l’enjeu demeure le même, le développement du Bénin.
Benoît Mètonou