Depuis plus d’un an, de nouvelles orientations sont données au secteur forestier au Bénin. Conséquences, les circuits de fraude en passe d’être maîtrisés, une meilleure participation au budget de l’Etat et de meilleures conditions de travail pour les travailleurs de la direction des forêts et ressources naturelles.
L’assainissement du secteur forestier est apparemment en bonne voie. C’est du moins ce qui se dégage des actions menées depuis février 2009 par l’actuel directeur des eaux et forêts le Colonel Issa Azizou. Contrairement aux années précédentes, les forêts et ressources naturelles ont contribué jusqu’à hauteur de 01 milliards Fcfa au budget national pour la première fois de son existence. Une prouesse qui met en exergue la fermeture des vannes de fuite des recettes. En effet, pour s’assurer un meilleur rendement, le système des brigades mobiles a été réactivé et amélioré. Il consiste à déployer un nombre important d’agents dans les secteurs où sévissent le plus la fraude afin de cerner de près les fraudeurs. Une mesure qui est d’ailleurs assortie de motivation à l’endroit des agents consciencieux et performants. Par contre, les agents auteurs et complices de manœuvres pas du tout catholiques, subissent les rigueurs des règlements et lois prévues à cet effet. Des lois et règlements dont l’application était impossible pour cause d’accointance entre la hiérarchie et les agents.
Dans le même temps, leur domaine d’intervention n’a pas été perdu de vue. Ainsi, plusieurs programmes et projets ont été mis sur pied pour redonner vie aux forêts béninoises. Au nombre de ces projets, figurent celui de l’intégration des forêts sacrées dans les aires protégées du Bénin, celui de classement de l’île aux oiseaux dans le patrimoine forestier et surtout le projet de l’installation des marchés ruraux de bois. Ce dernier projet revêt une importance à maints égards. En effet, avec la mise en œuvre d’un tel projet, il faut dire que c’est le transfert de pouvoir de gestion et de contrôle de l’exploitation des ressources ligneuses de leur terroir qui devient effectif. Aussi présente-t-il plusieurs intérêts. A savoir : tabler l’exploitation sur les possibilités forestières à partir d’un plan d’aménagement et de gestion. Il s’agit aussi d’élaborer un système de taxation qui valorise l’arbre. A tous ceux-ci, il faut ajouter la mise en place d’un système de contrôle et de perception qui permette d’améliorer le taux de recouvrement des taxes et d’assurer aux collectivités territoriales et rurales des revenus réguliers par la vente de bois. C’est également inciter ces collectivités à travers les revenus de l’exploitation des bois-énergie à une gestion conservatoire des ressources forestières. L’un des intérêts que cache ce projet est aussi d’amener progressivement et définitivement les commerçants transporteurs à s’approvisionner sans recourir à l’exploitation incontrôlée des forêts.
Afin d’inciter les agents de la direction des forêts et des ressources naturelles à donner le meilleur d’eux-mêmes, l’équipe dirigeante a compris qu’il fallait améliorer le cadre de travail plus agréable et les conditions de vie. Mais il faut remarquer que la nouvelle manière de gérer pose d’énormes problèmes aux agents indélicats qui ne trouvaient leur salut que dans les combines et autres fraudes. Sentant donc leurs intérêts menacés, des peaux de bananes et autres obstacles sont érigés pour freiner la révolution en route. Toute chose qui ne devrait pas arrêter la marche en cours.
Benoît Mètonou