Le programme de Micros Crédits aux Plus Pauvres à l’épreuve des machinations politiques

Le FNM prend la mesure de l’affront puis rassure acteurs et bénéficiaires à la base
Dans le cadre de la mise en œuvre d’un plan visant son rapprochement avec les acteurs d’exécution du programme de Micros Crédits aux Plus Pauvres (Mcpp) à la base, la direction générale du Fonds National de la Microfinance (Fnm) a initié une tournée nationale dans les douze (12) départements de notre pays.

Cette tournée qui en effet relève d’une activité annuelle et de routine pour le Fnm, se déroule cette année dans un contexte caractérisé par de nombreuses tentatives de déstabilisation et de démolition du mécanisme mis en place dans l’exécution du programme de Micros Crédits aux Plus Pauvres (Mcpp). D’où la spécificité des messages portés aux responsables des bureaux départementaux et communaux du Réseau National des Bénéficiaires du programme de Micros Crédits aux Plus Pauvres (RéNaB/Mcpp) puis des agents opérationnels chargés de placer et de recouvrer les crédits.

Depuis quelques temps, les interventions du Fonds National de la Microfinance (FNM) notamment le programme de Micros Crédits aux Plus Pauvres (Mcpp) subissent de fortes perturbations du fait du déchainement de plus en plus perceptible des passions entre acteurs politiques de notre pays. Du coup, tout est assimilé à de la politique politicienne. Et bien évidemment, l’initiative bien que sociale et à priori purement technique du Chef de l’Etat visant l’éloignement des frontières de la pauvreté qu’est le programme de Micros Crédits aux Plus Pauvres (Mcpp) n’échappe guère à cette réalité du moment.  Et pour cause ! « Les politiciens viennent vers nous et nous disent de ne pas rembourser les crédits, que c’est un don du Gouvernement… ». Comme dame Mariam Mayaba, présidente du bureau communal de Ouaké du Réseau National des Bénéficiaires du programme de Micros Crédits aux Plus Pauvres (RéNaB/Mcpp), elles sont nombreuses, les bénéficiaires du programme Mcpp qui reçoivent la visite de personnes dont l’intention est simplement de les détourner des bons comportements qu’elles ont eus jusqu’ici tels que les bons remboursements et autres bonnes pratiques qui contribuent à poursuivre la mise en œuvre du programme. La campagne d’intoxication et de déstabilisation ouverte contre ce programme de lutte contre la pauvreté est donc si redoutable qu’à Lokossa, Dogbo, Bohicon, Glazoué, Djougou, Natitingou, Kandi et Parakou où l’équipe conduite par le directeur général du Fnm, M. Komi Koutché en personne a rencontré les membres des bureaux communaux et départementaux du RéNaB/Mcpp puis les agents opérationnels respectivement des départements du Mono, Couffo, Zou, Collines, Donga, Atacora, Alibori et Borgou, les témoignages sont éloquents et constants.

« (…) Vous êtes la pièce maîtresse de la réussite de ce programme, ne vous laissez pas manipulées (…)»

En rejoignant la délégation du Fnm à l’étape du département du Borgou, donc à Parakou, l’autorité de tutelle, Mme Reckya Madougou avait conscience du défi à relever. Il s’agit de sauver à tous prix le programme de Micros Crédits aux Plus Pauvres (Mcpp) des mains de ses ennemis qui en fait sont les ennemis de la prospérité et de l’autonomisation des couches vulnérables. Car, selon une récente étude réalisée, « à peu près 92% du total actuel des bénéficiaires du programme Mcpp n’avaient jamais obtenu un crédit dans leur vie du fait de leur incapacité à satisfaire aux exigences du marché financier classique notamment la garantie » s’est indignée, Mme Madougou, d’un air consterné teinté d’une tristesse difficilement dissimulable. Alors, la question qu’elle se pose et que s’est déjà posé aussi le directeur général du Fnm, M. Komi Koutché aux autres étapes de cette tournée nationale, « qu’est-ce qui peut justifier que l’on s’acharne à détruire et faire arrêter une intervention de si haute portée sociale que le Mcpp dont 65% des près de 700.000 bénéficiaires sont mariées et relèvent chacune d’un ménage de quatre (04) enfants en moyenne ? ». C’est donc à juste titre que mercredi dernier au centre Guy Riobé de Parakou face aux membres des bureaux communaux du RéNaB/Mcpp venues des six communes du département du Borgou puis des agents opérationnels, le Ministre affirme très convaincue : « vous êtes la pièce maîtresse de la réussite de ce programme, ne vous laissez donc pas manipulés ».

En toute franchise !
Contrairement aux allégations répandues à travers le pays, la tournée initiée par la direction générale du Fnm a permis d’apporter aux acteurs de l’exécution du programme de Micros Crédits aux Plus Pauvres (Mcpp) à la base, des informations justes. Ainsi,  sur chacun des points susceptibles de nuire aux bonnes performances du programme, les clarifications suivantes sont faites :

    Toutes les campagnes d’intoxication qui se mènent n’ont qu’un seul objectif : s’attaquer à une bonne initiative qu’a prise un Homme d’Etat ambitieux pour son pays et soucieux de contribuer à sortir les populations vulnérables de la pauvreté. Simplement parce que la  logique politique politicienne admet que pour réussir à accéder au pouvoir, il faut par tous les moyens détruire ce que fait celui qu’on doit d’abord enlever ;
     Alors, un crédit n’est pas un don. Même ceux qui vous demandent de ne pas rembourser le savent bien et savent surtout que les ressources publiques ne sauraient vous être laissées comme des dons et que même après un siècle vous devez rembourser ;
    Mieux, si vous ne remboursez pas, ni vous-mêmes, ni les nouveaux demandeurs ne peuvent continuer par obtenir des crédits pour financer et renforcer vos activités génératrices de revenus ;
    Savez-vous qu’une étude a révélé dernièrement que plus de 92% des bénéficiaires du programme Mcpp n’avaient jamais obtenu un crédit dans leur vie simplement parce qu’ils sont incapables de satisfaire aux exigences de garantie ?
    Savez-vous que le même Etat qui pendant longtemps n’a pas pu donner de telles opportunités à ses populations pauvres est le même qui depuis 2007 vous permet de vous autonomiser sans attendre de disposer de nouvelles sources de financement?
    Deux raisons peuvent justifier l’absence de crédits dans une localité : la première raison est liée aux limites des moyens financiers dont nous disposons (sur un besoin total estimé à 60 milliards, l’Etat n’a pu jusqu’ici mettre que 14 milliards à la disposition de ce programme). La deuxième raison dépend de vous les bénéficiaires vous-mêmes. Lorsque dans une localité le taux d’impayés approchent les 5% fixé par les normes, nous gelons les crédits dans le souci de sécuriser les ressources publiques ;
    Afin d’accompagner les membres des instances du RéNaB/Mcpp dans la mission qu’elles accomplissent et qui, il faut le préciser, relève du bénévolat, nous envisageons de mettre en place une discrimination de manière à leur octroyer un montant de crédit plus élevé que celui qu’on octroi régulièrement aux bénéficiaires ordinaires. 
    Le dispositif opérationnel du programme Mcpp ne laisse pas de grandes possibilités d’impayés s’il est bien suivi. Donc on ne devrait à priori pas envisager de recourir à des forces de sécurité. Un tel recours est également contraire à la vision du Président de la République qui a initié ce programme. Certes, même lorsque les dispositions d’un bon ciblage sont prises et que les crédits sont placés dans de bonnes conditions professionnelles, on ne saurait être à l’abri de cas d’incivisme ou de vandalisme comme cela se passe déjà dans certains départements où les agents opérationnels sont menacés et même passés à tabacs qui nécessiteraient le recours aux forces de sécurité. Mais il faut absolument minimiser les risques de recours à la force. Cependant, nous pouvons vous de vous accompagner en recourant au besoin à la force dans des cas d’extrême gravité de délinquance.
    Il est important de vous apporter, vous les agents opérationnels, la clarification selon laquelle, vous n’avez pas de relations employeurs-employés avec le Fonds National de la Microfinance (Fnm). Mais la conviction que nous avons est que les bons résultats et la pérennisation du programme dépendent de tous les maillons de la chaîne. Et c’est cette conviction qui amène à réfléchir depuis un moment à la mise en place d’un système uniformisé de gestion des ressources humaines externes au Fnm et intervenant dans la mise en œuvre du programme. Ce processus est bien avancé au point où vous avez reçu un formulaire que vous devez remplir pour nous permettre de bien établir cet outil de gestion des ressources humaines.

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