Marche de l’Un pour retrouver Dangnivo

Une marrée humaine dans les rues de Cotonou (Les leaders de l’Un ceinturés par des militaires)
Reportée plusieurs fois pour échapper à l’inquisition de la mouvance, la marche pacifique de l’Union fait la Nation pour témoigner sa solidarité à la disparition d’Urbain Dangnivo a connu un franc succès. Des milliers de militants et sympathisants de l’Un ont battu le macadam du carrefour de l’Etoile Rouge à l’esplanade du stade de l’amitié où des centaines de militaires ont tenté de faire leur numéro.   

Cotonou a frôlé le pire hier. Une marche pacifique de l’Un pour compatir à la douleur de la famille du sieur Urbain Pierre Dangnivo, militant de l’Un, disparu mystérieusement depuis le 17 Août dernier, a failli être réprimée par les forces de l’ordre. Partie de la Place de l’Etoile Rouge aux environs de 11 h et conduite par les honorables Augustin Ahouanvoébla, Eric Houndété, Jean Baptiste Edayè, Lazare Sèhouéto, Louis Vlavonou,Thimothée Gbèdiga, le responsable à la communication de l’Un Moukaram Badarou, du trésorier général du Psd Patrice Gangnito et de Andoche Amègnissè de la coalition Abt, cette marche pacifique a été simplement une démonstration de force. Des milliers de militants de l’Un, mobilisés volontairement et déterminés à marcher jusqu’à l’usure du goudron pour que la paix et la quiétude reviennent au sein des populations ont accompagné ces responsables, scandant des cris hostiles au pouvoir brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Déjà 23 jours, retrouvez Dangnivo ».

Dansant, chantant et proférant parfois des slogans hostiles au gouvernement, les marcheurs ont chuté à l’esplanade du stade de l’amitié où attendaient déjà les leaders de l’Union fait la Nation Me Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Epiphane Quenum, Sévérin Adjovi, Emmanuel Golou, Atao Hinnouho et bien d’autres.

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Le mauvais rôle de l’armée

 Mais sur les lieux, l’armée s’interpose sous prétexte d’éviter des heurts et des violences avec les militants de la mouvance présidentielle. Pas question d’entrer dans l’enceinte du stade de l’amitié où était prévue la marche. Deux haies de militaires armés jusqu’aux dents  ont ceinturé les leaders de l’Un, confinés dans un petit corridor de dix mètres environ. Difficile dans ces conditions de parler aux milliers de marcheurs. Les leaders se concertent et, conciliabules après conciliabules, ils décident de dire au moins quelque chose. Atao Hinnouho fit venir son véhicule 4*4 décapotable, se fraie un passage entre la foule compacte des marcheurs et amène le véhicule jusqu’au niveau des leaders.  C’est Antoine Kolawolé Idji qui monte le premier. Après avoir dit la compassion de l’Un à la famille du sieur Dangnivo qu’ils ont visitée la veille de la marche, il affirme que « la marche d’aujourd’hui  est une toute première, au nom de l’Union je voudrais dire que nous resterons mobilisés jusqu’à ce que nous retrouvons notre camarade Dangnivo et nous ne baisserons pas les bras ». Insinuant un règlement de compte politique, il ajoute : « notre camarade Dangnivo est président du bureau provisoire de l’Union à Houéyogbé, c’est peut être pour cette raison qu’on nous l’a enlevé ». Occasion propice, Kolawolé Idji dresse en bon opposant un réquisitoire contre le gouvernement et son chef. « Lorsqu’on nous insulte, notre bon docteur, ne sait pas. Lorsqu’on nous tue, notre président ne sait pas. Lorsqu’on vous vole, lorsqu’on nous braque, notre président ne sait pas. Peut être qu’il ne sait pas parce qu’il passe 24 heures chaque jour à faire la campagne électorale et il n’a pas le temps de s’occuper de nous », a-t-il dit pour conclure. Il est suivi par le président de l’Union Bruno Amoussou qui, en langue nationale Fon, et dans un style très comique a précisé que « ce que nous voulons c’est la paix dans la société et ce que nous refusons c’est la violence ». Même son de cloche chez le candidat unique de l’Union Me Adrien Houngbédji. Dans un message très succinct, il remercie les marcheurs et affirme que « le sens de la marche est la recherche d’un Bénin libre ».Après ces déclarations, la foule s’est dispersée dans le calme, sous le regard indifférent des militaires en faction devant le stade.

Marcel Zoumènou

Déclaration de l’honorable Eric Houndété

« Vous avez observé avec nous qu’il a fallu que nous annoncions cette marche pour que le gouvernement estime pouvoir mettre en place quelque chose soit disant pour retrouver notre compatriote, ça fait déjà trois ou quatre jours qu’ils ont annoncé leurs mesures, rien n’est fait, absolument rien, nous exigeons la libération de Monsieur Pierre Urbain Dangnivo. Merci bien ».

Déclaration de Me Adrien Houngbédji

«Tout a été dit. Nous sommes ici pour la liberté. Ceux qui ne sont pas pour la liberté, ils sont ailleurs. Je vous remercie d’avoir compris le sens de la marche d’aujourd’hui. Nous voulons un Bénin libre, nous voulons un Bénin où nous soyons tous en sécurité, nous ne voulons plus qu’on arrête nos enfants sans raison. Nous voulons retrouver Urbain Dangnivo, libérez Dangnivo, libérez Dangnivo. Bon retour dans vos maisons. Merci infiniment » 

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