Recrutement dans la fonction publique

Le dossier de reversement fait toujours des vagues
(Le gouvernement est-il incapable d’avancer ?)
La question continue d’agiter l’opinion publique.  Le dossier de reversement en agents contractuels de l’Etat n’a certainement pas fini avec ses déboires. Le gouvernement  évoque  des cas de fraude et entend rester vigilant sur toute  la ligne. Les travailleurs dénoncent pour leur part, une confusion générale qui s’installe progressivement dans ce dossier et réclament justice.

Le dossier de reversement en agents contractuels de l’Etat était au cœur des discussions à la dernière séance de négociations entre le gouvernement  et les centrales syndicales. Il a même fait objet d’une communication qui révèle des éléments jamais ventilés jusque-là dans ce dossier.  Il s’agit en effet, selon le document présenté, que c’est en faisant l’option de régulariser  en 2007, à titre exceptionnel   la situation des  nombreux agents utilisés dans l’administration publique en violation des textes légaux et règlementaires, que le gouvernement  de Boni Yayi avait pour souci  d’éviter  les troubles sociaux qui pourrait découler du licenciement des intéressés. Mais avant de prendre cette décision  qualifiée de « haute portée sociale », il a été procédé en janvier 2007 à un recensement  desdits agents par   le ministère en charge du  plan, en ce qui concerne le secteur de l’éduction.  S’agissant des ministères sectoriels, les listes des agents en situation de précarité auraient été transmises au ministère de la fonction publique.

  Ainsi, la compilation de ces deux documents a permis de disposer  d’un  répertoire qui sert de boussole dans le cadre des travaux de reversements au sein des  différents ateliers. 
 Le gouvernement de Boni Yayi précise par ailleurs que  le décret n°2008-377 du 24 juin 2008 portant régime juridique  d’emploi des agents  contractuels de l’Etat aurait été  pris pour déterminer  le cadre général  dans lequel  devront  désormais évoluer  aussi bien  les agents  contractuels  de l’Etat que  les nombreux agents occasionnels à reverser. Pour fixer les modalités d’application dudit décret, l’arrêté n°601 a été également  pris aux fins  de la  mise  en œuvre de l’opération de reversement. Reste que certaines dispositions de ce dernier texte sont fortement critiquées dans la mesure  où leur application  élimine  les agents qu’on dit  irrégulièrement recrutés en 2007.  Au total, les statistiques  disponibles indiquent  qu’ils sont 5291 agents recrutés en 2007 dont les dossiers sont en instance.

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 Controverse autour de la date d’effet du reversement

 Ils sont nombreux  les agents, qui demandent à en avoir une idée nette. L’article 28 de l’arrêté 601 dispose en effet, que pour être reversé, il faut être en service au 31 décembre 2006 et être maintenu en activité jusqu’au 31 décembre 20070.  Pour le gouvernement,  ce critère  que continuent de dénoncer des syndicats visait simplement à pallier les cas de fraude opérés par certaines administrations en recrutent des agents après l’adoption du décret
n° 2007-592 du 31 décembre 2007.  Certains agents occasionnels recrutés en 2007 persistent et signent  pourtant qu’ils  sont éligibles au reversement. Pour eux donc, l’article 28 de l’arrêté n°601 fixant  les modalités  d’application du décret précité, en précisant que «  les agents éligibles  au reversement sont ceux qui figurent  sur  le répertoire  établi par  le ministre en charge de la fonction publique sur la base des listes arrêtées par  les autres ministères et responsables d’institutions utilisateurs en service  au 31 décembre 2006 et maintenus en activité  jusqu’au 31 décembre  2007 » sème la confusion et viole l’article 115. Ils soutiennent  en outre que  l’arrêté  qui est une norme inférieure ne peut restreindre le champ d’application dudit   décret. Mais du côté du gouvernement, on tente d’expliquer que  le caractère exceptionnel, social et inédit  du reversement  a nécessité  de prendre des dispositions  dont  celle  d’établir une liste de référence appelée alpha numérique. La liste des agents contractuels concernés a été complétée par les omis du 1er recensement, particulièrement ceux du secteur de l’éducation. Le constat qui a été fait ici, d’après  le ministère de la fonction publique, est que, après ce recensement et malgré les lettres circulaires multiples adressées avant et après  auprès des structures  utilisatrices de cette catégorie d’agents, des recrutements irréguliers se sont poursuivis.

En somme, se défend  le gouvernement, il n’existe aucune incohérence ni violation des textes, comme  le soutiennent  les syndicats qui exigent que « tous ceux que  l’administration a recrutés avant le 31 décembre 2007 soient  également  recensés et pris en charge pour le reversement. » Répondre à cette exigence, selon   le gouvernement revient à prendre en plus de l’effectif reversé à ce jour, 28 378, et de ceux dont  les dossiers sont encore  en cours  de traitement dans les ateliers (environ 5000), les agents recrutés en 2007 dont le nombre  est provisoirement estimé à 5.291. Ce qui pourrit faire exploser   l’effectif actuel total des agents  de l’Etat, qui est de 75.963 personnes. Toutefois, un traitement particulier a été fait  aux éducateurs  et éducatrices de l’enseignement maternel qui sont au nombre de 870 et dont le reversement vient d’être autorisé par le Conseil des ministres.

Christian Tchanou 

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