Interdiction de manifester suite à la disparition du cadre du ministère des finances

Le gouvernement "tue de nouveau" Urbain Dangnivo
Apparemment, l’affaire Urbain Dangnivo perturbe sérieusement le gouvernement. En témoignent ses nombreuses  contradictions et autres décisions rébarbatives, à la limite liberticides. Après les bourdes du ministre de la justice et du procureur de la République, c’est le ministre de l’intérieur qui force les Béninois à faire le deuil d’Urbain Dangnivo. Une manière de l’enterrer définitivement.

Lundi dernier, un communiqué signé du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Martial Sounton, diffusé sur une chaîne de télévision de la place, interdit toute manifestation populaire concernant l’affaire Dangnivo. Une décision qui est tout simplement un déni et une remise en cause de la liberté d’expression, un principe sacro-saint de la démocratie. Aucun démocrate sérieux, aucun Béninois épris de paix et de justice ne saurait comprendre une telle décision. Comment comprendre que le gouvernement interdise à des gens qui ne savent pas le sort que subit depuis le 17 août 2010 leur parent, leur collègue, de réagir ? Pourquoi le gouvernement veut-il réduire au silence les proches d’Urbain Pierre Dangnivo ? Puisque c’est la seule raison d’être apparente d’une pareille décision. En quoi le cri de détresse, les lamentations  et les supplications des proches d’Urbain Dangnivo gênent-ils le gouvernement ? Il faut dire que les manifestations qu’il y a eu jusque-là ont été faites pour réclamer que la lumière soit faite sur l’affaire ou que le disparu soit retrouvé vivant. En prenant la décision d’interdire ces manifestations, le gouvernement ne laisse-t-il pas penser qu’il ne veut pas que la lumière soit faite sur le dossier ? Des réflexions que le gouvernement pouvait éviter en ne prenant pas une pareille décision. Surtout qu’il est déjà fortement ébranlé par ladite affaire et bien d’autres scandales qui restent à élucider. Il est encore temps pour que la décision soit rapportée. Car en la maintenant, c’est à une seconde mort que le gouvernement condamne Urbain Pierre Dangnivo.

En effet, en déclarant déjà le corps exhumé le 27 septembre passé comme étant celui d’Urbain Pierre Dangnivo, sans avoir fait une autopsie et les tests d’Adn, le gouvernement n’était-il pas déjà certain de son décès. Voilà la première mort d’Urbain Pierre Dangnivo. Quand bien même le président de la République a lui-même fait preuve de prudence en sollicitant un médecin légiste auprès de l’ambassadeur français. Il serait donc judicieux que le gouvernement attende que les résultats confirment que le corps exhumé est bien celui de Dangnivo avant de prendre des mesures contraignantes. Sinon, cette décision est liberticide et n’arrange nullement les affaires du gouvernement. Il ne faudrait surtout pas oublier que c’est la pression des proches et collègues de Dangnivo qui ont finalement amené le gouvernement à mettre une commission sur pied pour régler l’affaire. Alors, c’est mettre le feu aux poudres que de maintenir une pareille décision dans l’ambiance délétère que traverse le pays depuis quelques mois.

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