La situation à l’école nationale supérieure des sciences et techniciens agronomiques de Kétou, la formation en agronomie au Bénin et les ponts de divergence entre les enseignants en agronomie, le Recteur de l’Uac et le ministre, sont entre autres les points forts abordés par les enseignants de la Faculté des sciences agronomiques(Fsa), à la conférence de presse faite hier au Codiam de Cotonou. Ils dénoncent les amalgames de leur Recteur dans les différents compartiments de l’Université. Occasion pour eux d’éclairer la lenterne. Lire ici un extrait de la déclaration.
Déclaration liminaire
La démission du Directeur de l’Ensta à Kétou
Le 27 septembre 2010, j’ai démissionné à l’Ensta Kétou pour les raisons suivantes
– Les conditions précaires de vie et d’études des apprenants ;
– A la veille de la nouvelle rentrée, aucune perspective pour accueillir les nouvelles promotions et pour assurer la mise en spécialité des 2ème années ;
– Saucissonnage de la formation en agronomie avec les centres de formation à Kétou, Abomey-calavi, Djougou, Parakou (on reviendra sur ce point) ;
– La gestion directe du centre de Kétou par le cabinet du Mesrs. Par exemple les ordres de mission des enseignants sont signés au cabinet du Mesrs, le recrutement des enseignants n’est pas passé par le conseil scientifique de la Fsa etc..
– L’interdiction de recruter de nouveaux étudiants à la Fsa pour la rentrée prochaine ;
– La nomination d’un médecin pour coordonner les réflexions sur l’ouverture d’une filière agronomique à Sakété intitulé « Conservation et transformation des produits agricoles ».
Je voudrais vous faire signaler que ma lettre de démission, j’ai précisé au ministre que je reste disponible s’il l’acceptait pour achever les activités académiques à Kétou.
Il faut signaler qu’avant la publication de ce rapport dans les journaux, je n’ai été interpellé ni par le Recteur, ni par le Conseil rectoral. Ce rapport est une initiative solitaire du Recteur.
De plus, ce rapport est établi le 06 octobre 2010 pour une mission effectuée le 1er septembre. Je démissionne le 27 septembre 2010 et le rapport est rédigé le 06 octobre 2010. Allez y comprendre quelque chose.
Les contre-vérités du Recteur Awanou relayées par certains journaux.
• Des inscriptions à l’Uac
Depuis 2008, tous les frais d’inscription et de formation sont versés directement dans un compte bancaire du Rectorat ouvert à Ecobank dont je ne connais même pas le numéro. Seuls le Recteur et l’Agent comptable de l’Uac sont signataires de ce compte.
Pour son propre fonctionnement, le rectorat retient 25% sur ces frais est versé dans le compte de l’Etablissement dont les signataires sont le Doyen ou le Directeur et l’agent comptable de l’Université d’Abomey-calavi.
Il y a quatre catégories d’étudiants dans les établissements de formation professionnelle ; les boursiers qui ne paient rien pour les frais de formation, les inscrits à titre payant qui payant 100.00Fcfa ; les étudiants en dégradation qui paient 200.00Fcfa et enfin les étudiants inscrits à titre de sponsoring qui paient 400.00Fcfa par an.
• Les effectifs
A l’Ensta Kétou, il y a 207 étudiants dont 119 envoyés (50 boursiers et 69 à titre payant) par le ministère et non 100 comme avancé par le Recteur Awanou. Donc, nous avons recruté 88 étudiants et non 104 pour satisfaire très partiellement les nombreuses demandes des parents (8 dérogations et 70 sponsorings).
A la Fsa, il y a eu pour cette année 88 étudiants en 1ère année au lieu de 200 contrairement à ce que le Recteur a affirmé. Sur ces 88, il y a 31 redoublants. Ainsi donc 57 nouveaux étudiants (34 dérogation, 23 sponsoring) ont été inscrits alors qu’il avance de façon erronée et accusatrice le chiffre de 200.
A la suite de son rapport le Recteur estime que ces recrutements opérés compliquent le processus de désengorgement de l’Uac. Pour cette année, l’effectif de toute la Faculté des sciences agronomiques y compris le cycle doctorat n’est que de 633 étudiants. Le problème de désengorgement ne concerne donc pas la Fsa. A titre d’information, l’Uac a un effectif de près de 70.000 étudiants.
La Fsa doit donc continuer à recruter de nouveaux étudiants, car l’Ensta Kétou est une entité juridiquement et administrativement indépendante de la Faculté des sciences agronomiques selon les textes actuels.
1- La question du saucissonnage de la formation agronomique au Bénin
On assiste à un saucissonnage spatial et discipline : création tous azimuts des centres de formation en agronomie : Kétou ; Abomey-calavi ; Djougou ; Parakou et bientôt Sakété. Les conséquences sont nombreuses :
– Une dispersion des formations alors que l’agronomie est une formation intégrée ;
– Une dispersion du peu d’enseignants en agronomie entrainant un manque d’efficacité au niveau de la formation et de la recherche ;
– De sérieuses difficultés de mise en œuvre des travaux de recherche en équipe
– L’émiettement des infrastructures de formation (laboratoire, moyen de transport etc) alors que la tendance dans le monde entier est à la mutualisation des compétences et des moyens
– L’augmentation démesurée et inopportune des charges de l’Etat.
La prise d’un arrêté abrogeant la création de l’Ensta Kétou, la prise d’un arrêté délocalisant le premier cycle de la Fsa à Kétou, la prise d’un arrêté organisant un forum national sur les réformes dans les formations supérieures en agronomie associant les vraies acteurs notamment les enseignants de la Fsa, de l’Epac, de La Fast, les chercheurs de l’Inrab et surtout les professionnels, sont entres les décisions importantes prises en Conseil des anciens doyens de La Fsa.