Soutien aveugle à une lepi bâclée et non consensuelle

Le  Pnud et l’Union européenne  veulent-ils embraser le Bénin
(La partition dangereuse de la Cour constitutionnelle)
Attitude étrange que celle de l’Union Européenne (Ue) et du  Programme des nations unies pour le développement (Pnud). Depuis des mois, ces deux institutions qui clament pourtant travailler pour le développement deviennent curieusement  sourds à tous les cris de détresse et les avertissements des populations bénéficiaires de la Liste électorale permanente informatisée(Lepi). Celles-ci ont demandé que la Lepi soit mise en stand by pour les élections présidentielles de 2011.

La tête baisée et même les yeux fermés, le Pnud et l’Union Européenne marchent vers une Lepi monocolore, contestée et sources de conflits à l’horizon. En un mot, c’est d’une question de souveraineté qu’il s’agit.
Le rôle d’un bailleur est-il d’imposer sa volonté et son aspiration à son client. ? A-t-il le pouvoir de décider à sa place de celui-ci ? Telles sont  les questions qui taraudent les esprits de maints béninois depuis quelques semaines. Depuis son démarrage, le processus de réalisation de la Lepi a commencé, c’est toujours les irrégularités.  Tout est lancé dans la précipitation. La première phase, celle de la carte censitaire  a été le premier  faux pas dans la réalisation de la Lepi. La phase de l’enregistrement porte à porte et celle tout récemment de l’enregistrement des données biométriques ne sont pas restées sans réaction. Les nombreuses doléances faites par le béninois lambda, l’opposition, les acteurs de la société civile et  tout récemment par le président de l’Observatoire de lutte contre la corruption Jean Baptiste Elias de corriger les erreurs et de ne pas se précipiter pour réaliser une Lepi monocolore n’ont pas été acceptés par la Commission politique de supervision de la Lepi(Cps-Lepi) et la Mission indépendante pour le recensement national approfondi(Mirena). Le superviseur général de la Cps-Lepi Arifari Bako a toujours donné l’impression de corriger les nombreuses irrégularités mais jamais il n’a fourni la preuve que les erreurs ont été corrigées. L’essentiel pour lui est d’aller vite et de faire feu de tout bois pour que cette Lepi soit réalisée avant mars 2011. Plus grave, il semble bénéficier de la complicité et même du soutien des forces politiques de la mouvance présidentielle. Sinon comment comprendre que malgré les rappels à l’ordre de l’opposition, le Pnud et l’Union européenne ont encouragé la Cps-Lepi  à continuer dans cette lancée.     Pour beaucoup, cette décision est grave et montre que ces bailleurs de fonds ont quelque chose derrière la tête. Dans une interview accordée à notre rédaction, l’ancien ministre et ancien député Sylvain Akindès Adékpédjou n’a pas hésité à déclarer que  « les bailleurs de fond sont responsables de toutes les guerres en Afrique ». N’a-t-il pas raison lorsqu’on voit l’agissement actuel de ces bailleurs.

Il serait déplorable de voir des partenaires au développement se muer en des prédateurs de la paix. En tout cas, le peuple béninois est vigilant et ne se laissera pas faire aussi facilement comme cela s’est passé en Côte d’Ivoire, au Congo, au Togo.
Toute cette conspiration contre la paix au Bénin semble être vu d’un bon œil par la Cour constitutionnelle de Robert qui impose implicitement cette Lepi bâclée en préparation mais aussi refuse de dire le droit sur les nombreuses violations de la loi constatées dans le processus de réalisation de la Lepi. En procédant ainsi, la Cour entretient une ambiance de tension dans le pays et prépare les esprits aux heurts pré et postélectorales.

Georges Akpo

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