Vives protestations des centrales syndicales hier

(Ils donnent jusqu’au 11 octobre au gouvernement pour y renoncer)
Les centrales et confédérations syndicales protestent vivement contre  le récent communiqué de presse du ministre de l’intérieur interdisant  désormais toute  manifestation dans le dossier Dangnivo. Face  aux hommes des médias, hier à la Bourse du travail à Cotonou,  ils l’ont qualifié de « nul et de nul effet »,   et donnent    jusqu’au 11 octobre prochain au gouvernement pour y revenir.

«Je   voudrais   croire que  le Président Boni Yayi  n’est pas  au courant de ce communiqué, et je suis sûr qu’il n’en est pas responsable. Sinon, il faut craindre désormais le pire pour ce pays », a  lâché un Pascal Todjinou, tout furieux. C’était  au cours d’une conférence de presse  organisée à la Bourse du travail par l’ensemble des centrales et confédérations syndicales pour réagir suite au récent communiqué du ministre de l’intérieur interdisant désormais toute  manifestation de protestation dans le dossier Dangnivo. Elles le qualifient à l’unanimité de « provocation » et la considèrent aussi comme de « nul et nul effet ». Mais il y a mieux. « Si jusqu’au lundi 11 octobre 2010, le Gouvernement ne revient pas, sans condition, sur sa décision,  alors les confédérations et centrales syndicales prendront toutes les responsabilités par les moyens légaux que la constitution  le leur confère en commençant par la suspension de leur  participation aux travaux des différents organes de concertation et de négociation gouvernement/confédérations et centrales syndicales » menacent-elles dans  une lettre de protestation lue hier au cours de la conférence de presse.
« Ce communiqué inspire deux remarques. Primo, les dérives totalitaires auxquelles nous avons assisté à un certain temps qui se confirment aujourd’hui, et secundo,  il vient s’ajouter à l’opacité avec laquelle le gouvernement  est en train de gérer le dossier Dangnivo » déclare, Daniel Attaigba, représentant de la Confédération  des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin),  qui  ajoute que des manifestations pacifiques  ne devraient gêner en rien le gouvernement dans la gestion de ce dossier, « s’il n’y avait pas quelque chose  qu’on nous cache ».
{mosimage}Entre autres intervenants à cette conférence de presse, Gaston Azoua de la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin ( Cstb), enfoncera le clou pour dire que  c’est  le président Boni Yayi qui aurait lui-même commandité ce communiqué, mais qui reste sans signification pour lui. « Dans les jours à venir, nous allons sortir des réactions à la hauteur de ce communiqué » annonce-t-il avec vigueur.

Christian  Tchanou

Lettre de protestation

Les Secrétaires Généraux
A
 Monsieur  le Ministre d’Etat Chargé de la Prospective, du Développement, de  l’Evaluation des Politiques Publiques et de la  Coordination de l’Action  Gouvernementale, Président de la Commission  Nationale de Négociations Gouvernement et Confédérations/Centrales Syndicales

Objet : Protestation contre  l’atteinte  aux libertés publiques

Monsieur  le Ministre d’Etat,
Nous  Secrétaires  Généraux, signataires de  la  présente  protestation, venons  porter  à votre  connaissance que le Gouvernement à travers  le Ministre  de l’Intérieur et de la  Sécurité Publique, vient de provoquer, une  fois encore, les travailleurs et tous les  vrais  démocrates béninois avec un communiqué  liberticide.

 En effet, le Ministre  de l’Intérieur fait diffuser depuis le 04 Octobre 2010 sur les chaînes de Radio et  Télévision d’Etat et privé et dans  les colonnes de plusieurs  journaux écrits un Communiqué interdisant les manifestations  d’indignation du peuple béninois suite à la disparition mystérieuse de Monsieur Pierre Urbain Dangnivo, voulant  ainsi priver de compassion pour ce dernier  ses collègues, ses parents, ses amis, ses enfants, les démocrates de tous bords, etc. Conséquemment à cette  disparition qui s’est  effectuée dans des conditions  non encore élucidées.
Une telle attitude  dont le Gouvernement  du changement excelle, participe d’une grave privation des libertés, notamment les libertés syndicales, et ne  saurait  laisser indifférentes les organisations démocratiques crédibles.
 Cette volonté de  restreindre les libertés publiques  et de porter atteinte à leur jouissance, vient aujourd’hui prendre la place des dérives totalitaires prises par le régime dit du changement dans la conduite des dossiers de la CEN-SAD, des  machines agricoles et de ICC-Services  et consorts que sont :
–    Menaces de réprimer tous ceux qui se refuseraient à être des caisses de résonance des mensonges
–    Interdiction des meetings des partis de l’opposition
–    Répression sauvage de la marche des instituteurs du Zou par Mr NOUATIN, préfet  du Zou
–    Brouille des émissions de Rfi et menaces contre les médias internationaux et nationaux
–    Attaque éhontée à la liberté de presse manifeste par la suppression sur les antennes d’éléments pertinents (Cas ORTB) et les représailles sur les promoteurs de médias privés, notamment Canal3
–    Censures inopinées, inconfortables, non expliquées et inacceptables au  niveau des médias publics.
–    Etc.
Le Gouvernement  du Bénin, à l’ère du changement  viole constamment  la Constitution  de notre  Pays, le Bénin.
Les  Confédérations , Centrales  et organisations syndicales ci-après, CSTB, CSA-BENIN, CGTB, COSI-Bénin, UNSTB et FESYNTRA-FINANCES- s’insurgent sans appel, congre cette nouvelle aventure d’attaque du Gouvernement de Monsieur Boni Yayi contre les libertés civiles du peuple et  contre  la privation du droit  syndical dans le seul  but de faire  taire tous les défenseurs de la vente de la cohérence des actes administratifs de la transparence politique et de la bonne  gouvernance qui plus est, dans une affaire d’enlèvement  d’un cadre, agent  public à qui l’Etat doit protection
Elles exigent du Gouvernement et sans délai, un renoncement public à l’interdiction des manifestations relatives à l’affaire Dangnivo
Les organisations syndicales signataires refusent de donner  leur caution  à un régime interpellé par les nombreux scandales qui émaillent sa gouvernance et prêt aux  confiscations des libertés  publiques sur fond de misère généralisée provoquée par ses choix de gestion non convaincants.
 Si, jusqu’au lundi 11 Octobre 2010, le Gouvernement ne revient pas, sans condition, sur sa décision, alors les Confédérations et Centrales Syndicales prendront toutes leurs responsabilités par les moyens légaux que la Constitution le leur confère en commençant par la suspension de leur participation aux travaux des différents organes de Concertation et de Négociation Gouvernement/Confédérations et Centrales Syndicales.

Ont signé : CSTB, CGTB, UNSTB ; CGTB,  FESYNTRA FINANCES

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