2011: les prémices de l’échec qui attend Yayi

Le malaise couvait depuis chez les partisans du Chef de l’Etat. Mais il a fallu l’installation des cadres de concertation de la majorité présidentielle pour que les démons de la division s’extériorisent et s’affichent à la face du monde. Alors que l’opposition se bonifie au fil des jours, renforce sa cohésion interne en taisant ses querelles intestines, la mouvance présidentielle, elle, se  déchire davantage. A trois mois des élections, Yayi a vraiment du souci à se faire pour sa campagne et ne doit compter que sa seule popularité-déjà mise en mal pour gagner. Avec quelle équipe Boni Yayi ira aux prochaines élections présidentielles ? Alors qu’on y est, la mouvance présidentielle présente un visage peu reluisant. Elle s’apparente à un ramassis de gens aux intérêts divergents, tiraillés par des instincts grégaires, motivés par la seule pécune du chef. Une véritable jungle où les plus « forts » chassent les plus faibles et se taillent la part du lion. Les coups bas y sont légion et les personnes honnêtes n’y ont pas leurs places. Le maire d’Abomey-Calavi Patrice Hounsou Guèdè, pourtant membre de cette mouvance présidentielle, ne cesse de répéter qu’ « en politique, il ne faut pas la division et la soustraction, mais l’addition et la multiplication ». A-t-il été écouté ? Pas si sûr. Le weekend dernier, l’installation des cadres de concertations ne s’est pas passée sans anicroche. A Porto-Novo, les partisans de l’honorable Sofiath Tchanou Arouna-seule députée de la 19è circonscription électorale- ont été simplement écartés par l’honorable Hélène Aholou-Kèkè, élue dans la 20è circonscription électorale. Elle a dénoncé la naissance d’un « cadre d’exclusion ». A Aplahoué, c’est le ministre Michel Sogbossi qui s’est arrogé tous les pouvoirs et a écarté tous les anciens membres du Psd reconvertis « Cauris ». Ainsi, Bernard Lani Davo, Corentin Cohoué, pourtant préfet des départements du Mono et du Couffo et même Léandre Houaga, taxés d’infidélité politique, n’ont pas été invités. Dans le Zou, la situation n’est pas reluisante et il faut s’attendre à des contestations dans les jours à venir. Pourtant, ces cadres de concertation devaient permettre de faire la grande mobilisation de tous les membres de la mouvance présidentielle, en partant des plus actifs à ceux qui, déçus pour diverses raisons, ont commencé à se mettre progressivement à l’écart. Mais une fois encore, les collaborateurs du Chef de l’Etat ont travesti ses nobles ambitions. Au point où beaucoup de ceux qui croient un peu à la victoire du Président Boni Yayi ont commencé à déchanter. Affaiblie par une opposition bivalente avec l’Union fait la nation et la coalition Abt et les syndicats, la fameuse  « machine de guerre de Yayi » est minée par des dissensions internes qui risquent de lui faire perdre les quelques menus fretins que lui ont laissés les forces politiques de l’opposition. Mais le mal de la division est congénital à  cette mouvance présidentielle. Aux premières heures du régime du changement, c’étaient les Dassoundo, Guidigbi , Zinzindohoué, Samou Adambi, Affo Djobo, Zoumarou, Alia, Yahouédéhou et consorts qui claironnaient partout pour défendre Boni Yayi. Aujourd’hui, ils sont tous dans l’opposition. La jungle est clairsemée et ceux qui y sont restés, n’ont plus la même motivation d’antan. L’exclusion continue et à l’allure où vont les choses,  aucune victoire n’est envisageable pour Yayi à l’horizon 2011. « Pour l’arbre  qui veut porter de bons fruits demain, c’est aujourd’hui qu’on le constate », dit un proverbe Fon. 

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