Un an après le pardon de Houngbédji, c’est à l’église Bon Pasteur de Cadjêhoun, au cours d’une messe célébrée par le nonce apostolique que les deux « frères ennemis » d’hier se sont retrouvés pour enraciner leur réconciliation. Devant parents, amis et militants, ils ont décidé de regarder l’avenir et de tourner définitivement la page des vieilles querelles politiques d’antan. C’est une messe peu ordinaire qui a eu hier à l’église Bon Pasteur de Cadjêhoun. Les fidèles du jour comptent parmi les personnalités politiques les plus notoires du pays : Nicéphore Soglo, Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, et une kyrielle de députés, maires et conseillers municipaux. Evènement oblige, c’est le 76è anniversaire du président Soglo à qui le président Houngbédji a demandé pardon il y a un an pour ne pas l’avoir soutenu au second tour de l’élection présidentielle de 1996. Treize ans après, le temps du pardon est venu. Hier au pupitre à la fin de l’office, le président Houngbédji, a rappelé à son aîné Soglo, les circonstances de cette demande de pardon. Il raconte s’être levé ce jour du dimanche du 29 Novembre 2009 à 6 heures pour rédiger le discours du pardon. Qu’il a mis tout son temps puisque c’est à 14heures qu’il est venu chez le président Soglo. Il a ensuite remercié le Président Soglo qui a su se surpasser pour pardonner. En somme, un homme comblé d’avoir demandé pardon. A sa suite le président Soglo a aussi abondé dans le même sens. « Je voudrais en cette double occasion de mon anniversaire et de la réconciliation avec le Président Adrien Houngbédji du haut de cette tribune, lui témoigner toute ma gratitude pour avoir fait montre de courage et de grande humilité en se rendant à mon domicile le 29 Novembre 2009. Monsieur le Président Adrien Houngbédji, devant Dieu et devant les hommes, je vous remercie sincèrement pour ce geste digne des grands hommes », a-t-il déclaré. Puis, il invita le peuple béninois à cultiver la paix et à faire la réconciliation. « La diversité de nos opinions, de nos pensées ne doit en aucun cas nous amener à la haine et à la division. Car, c’est en conjuguant nos efforts que nous construisons une nation unie où il n’y aura de place pour le régionalisme, l’ethnocentrisme et le tribalisme », a-t-il conseillé avant d’ajouter : « Ce que nous faisons aujourd’hui est le commencement de la longue marche qui va nous conduire à la victoire de 2011 et je vous demande d’applaudir ». Avertissement à qui de droit. La fin de la messe a été une période de liesse populaire où des groupes folkloriques ont animé pour rendre hommage à un illustre homme politique.