Le Front uni des organisations syndicales de la santé (Fuoss) n’attend pas s’arrêter en si bon chemin dans sa lutte. La paralysie des hôpitaux publics sera effective à partir de ce jour. La grève passe désormais à 72 heures par semaine. Les syndicats exigent antre autres, le payement de leur prime de risque, le respect des engagements vis-à-vis du personnel paramédical et administratif du secteur de la santé.
Comme annoncé depuis quelques semaines, le Front uni des organisations syndicales de la santé ( Fuoss) paralyse les hôpitaux publics dès ce jour. La grève sera désormais de 72 heures chaque semaine, sans service minimum, renouvelables par tacite reconduite toutes les semaines pour exiger la satisfaction totale de leurs revendications. Ainsi, en ont décidé hier ces organisations syndicales au cours d’une assemblée générale tenue à l’Homel à Cotonou. « La prime de risque est un droit acquis et ne saurait être confondue à une revendication nouvelle » martèlent les responsables de ce Front. Ils exigent de rentrer en possession de leur droit au titre de 2007 ; 2008 et de 2009. « Dans le but de corriger l’injustice dans le corps du secteur de la santé, le gouvernement n’arrive toujours pas à régler les problèmes et malgré toutes les démarches faites, rien n’a été fait jusqu’à présent » regrette le Coordonnateur national de ce Front, Fatiou Yessoufou. Entres autres revendications, ce Front réclame la signature de l’arrêté interministériel portant revalorisation de la prime de risque aux personnels paramédicaux et administratifs du secteur de la santé ; la revue des échéanciers pour le paiement des arriérés de la prime exceptionnelle de motivation au titre de 2007, 2008 et 2009 ; la restitution des défalcations opérées sur salaire pour fait de grève et l’accélération des travaux de la commission de reversement au ministère de tutelle. Les organisations syndicales membres du Front fustigent aussi « la politique de deux poids deux mesures entretenue par le gouvernement dit du changement » et dénoncent la relégation des problèmes du secteur de la santé à l’arrière-plan. « Nous rendons le gouvernement entièrement responsable des déconvenues qui découleraient de son mutisme ou de son entêtement » avertissent-elles.
Des normes de réquisition retenues
Le Fuoss a sorti hier une note relative aux normes de réquisition qu’il a retenues par rapport à la présente grève. Ainsi il est indiqué que certains agents ne doivent pas être réquisitionnés dont le personnel administratif, même les conducteurs de véhicules administratifs et les responsables syndicaux du mouvement en cours. Quant à l’effectif le Front précise que c’est le un cinquième (1/5) de l’effectif du personnel qui devrait être de service le jour de grève y compris le chef service et les responsables administratifs. Si l’effectif du personnel du service est inférieur à cinq (05), aucune réquisition n’est possible. Les services sensibles pouvant faire objet de réquisition sont également indiqués dans la note, à savoir, les urgences, les maternités et les réanimations et soins intensifs. Les organisations syndicales réunies au sein de ce Front insistent également sur les dispositions à prendre avant la réquisition : la note de réquisition doit être remise à main à main de l’agent réquisitionné ou à déposer à son domicile et doit préciser les dispositions pour le déplacement aller et retour du réquisitionné. Des dispositions sécuritaires à l’endroit de chaque agent réquisitionné, doivent être aussi prises. Le montant obligatoire à payer par jour à l’agent en cas de réquisition est aussi mentionné dans la note. Cnhu-Hkm et Homel : vingt mille (20.000) francs Cfa ; Chd : quinze mille (15.000) francs Cfa ; Hôpitaux de zone et Centres communaux de santé ; 10.000 francs Cfa. Les frais de réquisition doivent être payés à l’agent réquisitionné au plus tard le lundi suivant la semaine de grève, martèle également le Front.
Le secteur de la santé à nouveau en danger !
La nouvelle grève annoncée dans le secteur de la santé pour démarrer ce jour suscite déjà beaucoup d’inquiétudes dans le rang des populations, notamment les usagers des hôpitaux et autres centres de santé relevant du secteur public. Et apparemment, les organisations syndicales réunies au sein de ce Front ne semblent pas blaguer, à voir la détermination qu’elles affichent dans leur motion de grève, et mieux dans les normes de réquisition qu’elles viennent de rendre publiques. Ne va-t-on pas renouer dans les jours à venir avec les nombreux cas de décès liés à ces perturbations dans les hôpitaux ? Que va-t-il se passer à nouveau dans les centres de santé situés dans les confins du Bénin et qui sont les seuls à offrir des soins à des milliers de populations ? Que deviendra cette femme enceinte venue à terme et dont on fermera la porte au nez dès qu’elle apparaîtra dans ce centre ? Autant d’interrogations qui assombrissent déjà les esprits en cette veille de cette grève de 72heures que lance le Fuoss, et ceci désormais chaque semaine jusqu’à satisfaction totale des revendications exprimées. A quand la fin des malédictions pour le système sanitaire béninois déjà malade d’autres maux non moins importants ? Triste.