Instrument de développement, la Liste électorale permanente informatisée (Lepi), est avant tout un instrument politique qui permettra éventuellement de concevoir la liste électorale sur la base de laquelle les candidats aux élections présidentielles seront évalués. Mais avec les nombreuses irrégularités constatées, presque tous les candidats annoncés y sont réticents. Seul le camp de Boni Yayi semble s’y accrocher curieusement. Les élections présidentielles de 2011 s’annoncent à grands pas. Mais alors qu’on s’y a approche, une grande incertitude persiste par rapport à la liste électorale à utiliser. Tant la confection de la Lepi continue et rien ne prouve qu’on pourra l’avoir pour ces élections. Mais si même on arrivait à l’avoir avant Décembre, comme le prévoit la loi, cette Lepi risque fort de ne passer au regard des diatribes de plusieurs acteurs politiques contre elle. Depuis le début du processus de mise en œuvre de cette Lepi, les cafouillages et les violations de la loi ont émaillé toutes les étapes. Plus on avançait dans le processus, plus les erreurs et les cafouillages devenaient plus importants. La récurrence de ces « fautes » commence à inquiéter les potentiels candidats. Si Me Adrien Houngbédji, le candidat unique de l’Union fait la nation(Un) a déjà fait connaître son opposition à cette Lepi conduite dans la précipitation, les autres candidats potentiels de 2011 sont aussi sur la même longueur d’onde. Même s’ils ne demandent pas une pause comme les gens de l’Un, ces candidats déclarés ou potentiels que sont Abdoulaye Bio Tchané, Pierre Osho s’opposent à cette Lepi-là que réalisent la Cps et la Mirena dans le désordre et la contestation. Selon ces candidats, la Lepi est un instrument qui permet d’assainir le fichier électoral mais tel qu’elle est élaborée, elle n’offre aucune garantie de sécurité et peut donc se muer en un instrument de division et d’insurrection populaire si on tente de l’imposer pour 2011. C’est pourquoi tous ces candidats s’opposent à la Lepi actuelle. Mais malheureusement, personne ne semble vouloir les écouter. La Cps et la Mirena foncent et sont dans la troisième aire opérationnelle en ce qui concerne l’enregistrement des données biométriques, en dépit du fait qu’ils ne sont pas encore terminés dans les deux premières aires géographiques. Comment peut-on organiser les élections à partir d’une liste électorale contestée par la majorité des candidats ? Telle est la question que se posent maints observateurs de la scène politique.