(Les défenseurs de la bonne gouvernance interpellés) Peu à peu, les pièces du puzzle de la magouille qui entoure l’attribution du marché de scanners du port de Cotonou se mettent en place. Les investigations menées, permettent de comprendre que tout a été organisé pour préserver les intérêts d’un groupuscule d’hommes d’affaires, bras financiers du régime. Une fois encore le gouvernement de Boni Yayi semble être empêtré dans un nouveau scandale.
Dans ce dossier d’attribution de marché de scanners, on est désormais fixé sur les raisons des tours de prestidigitation qui sont observés : de gros intérêts. Mais également sur le mode opératoire de ceux-là qui sont dans les bonnes grâces du Chef de l’Etat et veulent contrôler à tout prix les scanners.
En effet, pour ces hommes d’affaires qui se sont constitués pour soumissionner, il fallait tout mettre en œuvre pour gagner le marché. Car, non seulement c’est un gros marché, mais aussi cela leur permettra de pouvoir avoir une mainmise sur cet instrument. Ce qui garantit une certaine « immunité » pour leurs marchandises. Alors pour parvenir à leurs fins, en complicité avec des autorités au sommet de l’Etat, ils ont trouvé des stratégies pour éliminer certains concurrents. Ainsi, pour empêcher l’une des sociétés dont l’expertise en la matière est reconnue depuis près deux siècles, une clause a été introduite prétextant qu’elle exécutait déjà un autre marché au port. Or, aucune disposition pareille ne figurait dans l’appel d’offre qui lui a permis de gagner ce précédent marché. Mais suite aux pressions, cette clause sera extirpée. Par contre, ce sont les représentants de la société civile qui siègent au sein de la commission de dépouillement qui sont exclus. Dès lors, il n’y avait point d’éléments gênants dans la commission.
En ce qui concerne les offres techniques qui ont été ouvertes le 16 décembre dernier, c’est la société qu’ils avaient essayé d’écarter qui avait le meilleur dossier, suivi d’une autre qui n’a pas la faveur du gouvernement. La société dont les responsables ont des atomes crochus avec des autorités gouvernementales est arrivée en dernière position. Toute chose qui contredisait leur plan. Alors, sur des instructions venues du sommet, il a été décidé d’ouvrir le même jour les offres financières. C’est le même ordre qui sera encore respecté à ce niveau. La société des bras financiers du régime est dernière. Les soumissionnaires seront convoqués après minuit. A leur arrivée, on leur reprochera d’être en retard. Ils n’avaient donc qu’à laisser les membres de la commission poursuivre tranquillement leurs travaux. Au finish, on note que les instructions venues « d’en haut » sont respectées à la lettre. Ainsi, le dernier est devenu premier. Voilà comment les jeux ont été faits pour qu’aujourd’hui ce marché de 6 scanners soit dans les mains d’hommes d’affaires proches du pouvoir et qui ont intérêt à contrôler ces instruments pour la bonne marche de leurs affaires. (Affaire à suivre).
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