La loi contre la transhumance: le jeu piège de Yayi

Dans son discours d’investiture, le Président de la République s’est engagé à opérer des réformes. L’une d’elles «portera sur un nouveau code électoral qui élimine la transhumance politique». L’idée en elle-même est en phase avec les attentes des Béninois qui ont vu et déploré les torts causés par la transhumance politique. Mais encore faudra-t-il éviter de tomber dans les travers d’une loi qui pourra servir les intérêts du pouvoir. En termes simples, la transhumance politique, c’est le changement de sa veste en fonction des aléas de la saison politique. Certaines contingences poussent un élu (il s’agit souvent des députés) à apporter son soutien ou son adhésion à une décision contraire à celle défendue par le groupe politique auquel il appartient. Le phénomène atteint son point culminant lorsque le député qui est élu sur une liste bien précise et sur la base d’un programme bien défini démissionne, en cours de législature, de son groupe politique et entraine de fait l’affaiblissement de son camp d’origine.

La transhumance politique heurte la morale dans la mesure où les électeurs la perçoivent comme une rupture de contrat sans préavis, comme une trahison. L’électeur attend qu’une personne élue sur une liste soit cohérente et conséquente avec les idéaux défendus par le collectif des élus de ladite liste. Mais tenir compte de ses intérêts égoïstes et bafouer ceux des mandants en changeant de centre d’influence équivaut à la prostitution, au vagabondage politique.

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