Après l’évangélisation: la musique, nouveau canal de propagation de la refondation

Au-delà des ambitions culturelles de l’ex ministre français de la Culture, Jack Lang qui initiait en 1981 la fête internationale de la musique, la célébration de la 30ème édition au Bénin a pris l’allure d’un événement de soutien politique au Président de la République notamment dans le cadre de la vulgarisation du nouveau concept de gouvernance baptisé «la refondation». Au Bénin, tout est politique ; tout est exploité à des fins politiques. Il y a quelques semaines, ce sont des églises évangéliques qui affirmaient officiellement, lors d’une grande croisade, leur engagement à soutenir le Président Boni Yayi dans l’exécution de sa nouvelle stratégie de gouvernance nommée «Refondation». Depuis la semaine dernière, ce sont les artistes qui s’invitent à leur tour dans la danse. Il s’agit notamment des chanteuses. C’était à l’occasion d’une initiative qu’elles ont qualifié de particulière. Ce qui a même justifié le décalage de la fête en leur sein. Mais cette particularité que certains liaient au fait qu’elles se sont réunies entre femmes de la musique béninoise, s’est très tôt révélée en une déclaration de soutien politique aux actions du Chef de l’Etat. Vraiment une particularité dans la célébration de la fête de la musique quand on sait que cette fête musicale mondiale permet de lever une fois l’an la barrière entre amateurs et professionnels de la musique, d’offrir tous genres de musique pour tous les publics et de décrisper les populations.

Outre les raisons culturelles de la soirée de musique que ces femmes ont organisé, le discours de la responsable du regroupement initiateur -un regroupement de deux décennies de vie disent-elles-, a été aussi un exposé sur ce que c’est la refondation. Un discours d’appel lancé à l’endroit du public béninois. L’accent a été mis sur la conduite et l’aboutissement de la refondation du Président Yayi Boni. Et la conclusion, «Les femmes artistes en général et particulièrement […] vous assurent de leur soutien actif pour vulgariser ce concept de la refondation».

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A noter que ces vedettes de la chanson béninoise ont même promis de tenir les prochaines éditions de leur initiative dans les périmètres du domicile du Chef de l’Etat jusqu’à la fin de son mandat. Apparemment, Yayi est en train de mettre la main sur ceux là qu’il avait exploités pour son fameux k.o. On se rappelle encore du rôle qu’ont joué lors de la présidentielle et des législatives 2011, les femmes qu’il a pu avoir avec lui de part les micros crédits. C’est le même cycle qui recommence, et cette fois-ci, avec plus de vitesse. Il s’agit en plus de ces femmes bénéficiaires de micros crédits, de femmes artistes qui ont sans doute un pouvoir de sensibilisation. La musique étant un canal par excellence de communication qui atteint très vite et facilement les cibles visées, il faut reconnaitre qu’elle perd peu à peu sa valeur originelle.

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