Les ministres de Boni Yayi continuent de parcourir monts et vallées pour aller dire aux béninois qu’aucune nouvelle augmentation officielle des prix des produits de première nécessité et autres, n’a été décidée. Mais c’est tout le contraire sur le terrain. Le phénomène s’aggrave au fil des jours et atteint par endroits des niveaux déraisonnables.
Sport favori du régime Yayi, ironisent souvent bien de béninois. Chacun est allé dans sa région d’origine pour sensibiliser les siens sur la «fausseté » des prix actuellement pratiqués dans les marchés locaux. Et ils ne manquent pas de verbe devant des populations inconsolables. «Aucune augmentation de prix n’a été encore décidée de façon officielle. Ceux qui s’y adonnent agissent illégalement et subiront les rigueurs de la loi » martèlent certains ministres ; pendant que d’autres plus menaçants, préviennent les contrevenants des lourdes peines qu’ils couraient. C’est le même cri d’alarme depuis quelques jours dans presque tous les coins du pays. Des ministres ont tout abandonné pour la même cause. Le fameux dossier du Programme de vérification des importations (Pvi) est également évoqué par les émissaires de Boni Yayi qui ne manquent pas d’insister sur les « nombreux avantages » qu’en tirerait l’économie nationale.
Bref, la sensibilisation est vivace, forte et tenace sur le terrain en ce moment. Reste que dans les marchés, tout laisse croire que ce n’est plus le même pays. Les prix sont restés élevés. Et s’aggravent par endroits. Presque tout a augmenté. Sucre, savon, conserves diverses, farines, œufs… Rien n’y échappe. Les lamentations des clients sont davantage profondes. En dépit des menaces du gouvernement et du président de la république, en personne, des commerçants véreux continuent d’appliquer ces nouveaux prix, arguant qu’à la source, ils subissent les mêmes traitements. En rencontrant récemment tous les importateurs du Bénin, le Chef de l’Etat les avait pourtant prévenus des risques qu’ils courent en s’adonnant à ce jeu. La situation est en tout cas triste et déplorable, d’autant que les revenus des béninois n’ont pas connu les mêmes augmentations. Les salaires perçus par les uns et les autres demeurent les plus faibles de la sous-région, malgré les efforts consentis pour leur amélioration.Au finish, il apparait plus opportun au gouvernement d’œuvrer pour ramener les prix à leur juste niveau, au lieu de continuer à faire débarquer sur le terrain, ses ministres avec toutes les charges financières y afférentes.