(L’Etat fait les frais de la politique du chaud et du froid du gouvernement) Les effets économiques de la grève de 48 heures, avec tacite reconduction, s’il n’y a satisfaction, lancée hier par les douaniers ne sont pas à négliger. Des sources internes à la corporation nous informent que la recette journalière de la douane s’élève de 1,5 à 2 milliards de francs Cfa.
Ce qui voudra dire que pour les 48 heures de débrayage prévues, c’est environ 3 à 4 milliards de nos francs qui vont échapper à l’Etat. Si le mouvement devrait se répéter chaque semaine tel que signifié par les disciples de Saint Mathieu, s’ils n’obtiennent pas gain de cause, ce sont donc des dizaines de milliards de manque à gagner. Et cela constituent de grosses pertes pour l’économie béninoise d’autant plus que le cordon douanier y constitue un secteur clé. En plus de son impact économique fâcheux, les 48 heures de cessation de travail par les douaniers fait l’affaire des contrebandiers. Les frontières déjà trop poreuses du pays sont davantage exposées. Ainsi, cela rendra la tâche facile aux commerçants qui ont l’habitude de contourner le circuit douanier. Ces derniers profiteront de la situation pour faire rentrer en masse leurs produits dangereux et prohibés sur le territoire béninois. Et une énième fois, l’Etat fait les frais d’une maladresse du gouvernement de la Refondation
La politique du bâton et de la carotte
Boni Yayi et les siens veulent apparemment une chose et son contraire. L’importance du secteur douanier dans une économie essentiellement fiscale comme celle du Bénin n’est plus à démontrer. Et le gouvernement ne cesse d’évoquer depuis quelques mois la crise que connaissent les finances publiques. La douane étant l’une des épines dorsales de l’économie béninoise, l’amélioration de la performance des douaniers devient indispensable pour permettre au gouvernement de régler les problèmes de trésorerie qu’il connait. C’est une évidence. Et le gouvernement de la Refondation en est conscient, plus que quiconque d’ailleurs. Il faudra avoir le courage de le dire. Ce qui fâche les douaniers et les exposent ces dernières semaines, c’est « la campagne faite contre leur corporation ». Une chose bien nourrie par les membres du gouvernement lors de la campagne de sensibilisation sur le Pvi. Le gouvernement qui est conscient de l’importance du secteur de la douane dans l’économie, livre les douaniers à l’opinion publique. C’est une politique du chaud et du froid qui ne profite guère à l’Etat béninois.