Selon les orientations économiques du budget général de l’Etat béninois, gestion 2012, le taux de croissance projeté pour l’économie nationale l’année prochaine est de 4,1% par rapport à 3,5% en 2010 et 3,8% en 2011. Après une analyse de la situation nationale, Social Watch Bénin émet des réserves. L’Ong redoute que ce taux de croissance puisse être atteint avec un impact positif certain sur le quotidien des béninois.
«La stabilité politique apparente, le faible taux d’inflation annoncé par le gouvernement et le niveau d’endettement extérieur faible ainsi que la stabilité du taux de change ne doivent pas occulter les faiblesses réelles de l’économie béninoise». C’est là un extrait du document intitulé «Mémorandum Pour l’Elaboration du Budget général de l’Etat, Gestion 2012» édité en Août dernier par Social Watch Bénin et adressé au gouvernement pour la préparation de la Loi de finances initiale. Cela vient mettre du bémol à l’optimisme affiché quant à la nette avancée envisagée en ce qui concerne la croissance économique prévue pour passer de 3,8 % cette année à 4,1 % l’année prochaine. Et il s’agit pour l’Ong d’attirer l’attention du gouvernement sur ce fait. De ladite étude, l’on retient qu’au regard «des éléments contenus dans les grandes orientations de la politique économique en 2012, il y a des incertitudes par rapport à la réalisation d’un taux de croissance favorable».
Les orientations économiques du budget général de l’Etat se résument, entre autres, en l’amélioration de la compétitivité globale et sectorielle de l’économie, la réduction des inégalités dans l’accès aux services sociaux de base, la correction des disparités d’investissement public entre les différentes zones du pays afin de promouvoir le développement à la base et l’amélioration de la gestion des affaires publiques. Elles incluent également les réformes et la modernisation de l’administration publique, la promotion du partenariat public-privé et le renforcement des mesures, déjà en cours, dans le secteur agricole et qui doivent induire une accélération de la production.
Néanmoins, Social Watch Bénin indique que l’état des lieux aujourd’hui de l’économie béninoise montre qu’elle est «fortement ébranlée par les effets de la crise économique, financière, les inondations qui ont frappé le pays en 2010 et les différentes élections qui ont ralenti l’économie». A ces facteurs s’ajoutent bien d’autres tels que le niveau de réactivité et d’adaptation très faible du capital humain par rapport aux réalités économiques et la vulnérabilité de ce capital humain aux chocs économiques extérieurs, le niveau des investissements qui ne répond pas aux attentes des populations en proie à la paupérisation, la porosité des frontières qui font s’échapper assez de ressources au budget essentiellement fiscal. A quelques uns de ces éléments internes s’ajoutent des réalités externes dont le gouvernement devra tenir compte. Ce sont parmi tant d’autres «les menaces de l’entrée en vigueur des Accords de Partenariat Economique et l’entrée en vigueur du Tarif Extérieur Commun de la Cedeao qui n’offrent pas tout de suite une lueur d’espoir».
Le dialogue social comme solution!
Social Watch Bénin fait à la suite de son analyse, une série de recommandations au gouvernement. La concertation est ce qu’il urge de faire. Au lieu d’entretenir un mystère autour des véritables réalités économiques, il y a nécessité de les partager entre différents décideurs (membres du gouvernement, maires et opérateurs économiques du secteur privé) et les députés qui en ont besoin «pour mieux apprécier le projet de budget qui leur sera soumis dans quelques mois» par le gouvernement. Aussi Social Bénin suggère-t-elle que l’élaboration des propositions des budgets des différents secteurs de l’Etat, les séances d’arbitrage, les conférences budgétaires et le dépôt du projet de loi de finances à l’Assemblée nationale soient des étapes appropriées et suivies par les différents acteurs constituant la République et non par les seuls cadres des ministères.