Léhady Soglo à la tête de la Rb : le rénovateur peine à combler les attentes

Déjà un an que Léhady Vinangnon Soglo a pris les rênes du parti «La Renaissance du Bénin». L’état actuel du parti indique que l’hériter de sa mère Rosine Soglo, n’a pu apporter a la Rb le souffle nouveau espéré.  La Renaissance du Bénin (Rb) des dernières années du règne de Rosine Vieyra Soglo est égale à la Renaissance du Bénin de Léhady Soglo. En pire diront certaines langues. C’est en tout cas le constat que ces derniers font un an après de gestion de la Rb par Soglo fils. Alors que vu sa jeunesse, son arrivée à la tête du parti faisait espérer une nouvelle vitalité, la Rb est restée statique et s’est même adonnée à un jeu de transhumance politique qui lui fait perdre en crédibilité sur l’échiquier politique national. Après sa désignation, Léhady Soglo s’était donné comme défi de redonner au parti sa notoriété et sa grandeur d’antan. Cela passait par sa redynamisation et, comme il l’avait signifié, le retour de tous ceux qui ont quitté le parti. La Rb, osons le dire, n’était pas au top de sa forme lorsque que «maman Rosine» transmettait sa direction au fils. Le parti qui, à l’issu des premières élections locales de l’expérience démocratique du Bénin, dirigeait toutes les communes du département du Zou n’a pu, après les municipales de 2008, obtenir que le contrôle de 5 communes sur 09. Dans le département de l’Atlantique, il a perdu toutes ses communes. Seul progrès avec Léhady, l’augmentation du nombre de sièges dont dispose la Rb au parlement. De 08 sièges pendant la 5è législature, le parti en a 9 sous l’actuelle. Mais des observateurs de la vie politique n’expliquent pas cela par la maestria personnelle de Léhady. La Rb a, en réalité, bénéficié du contexte national du moment. Il s’agit notamment de son appartenance à l’alliance l’Union fait la Nation (Un). La Renaissance du Bénin est confinée dans les départements du sud et du centre. La reconquête espérée du Nord peine à prendre et l’on se demande si elle aura lieu.

La culture de la transhumance

En douze mois, la Renaissance du Bénin a fait trois fois la navette entre l’opposition et la mouvance. Ce qui parait surprenant pour un parti qui est resté de manière constante dans l’opposition, pendant 10 ans. En effet, après l’échec présidentiel de 1996, le parti des Soglo avait fait l’option de l’opposition. Il y est resté durant les deux quinquennats de Mathieu Kérékou. A l’arrivée de Boni Yayi, en 2006, la Rb a rejoint le gouvernement avant de se retirer pour «promesses non tenues» de la part du locataire de la Marina. Et voilà qu’en un an, ce parti qui avait eu l’estime de constituer le plus grand parti de l’opposition politique pendant environ quinze ans s’est marié, a divorcé et s’est remarié avec le pouvoir. La conséquence en est sa perte de crédibilité. Son image s’est davantage effritée aux yeux de l’opinion avec son dernier changement de camp; nageant entre deux eaux: la mouvance et l’opposition. Ainsi, l’arrivée de Léhady Soglo à la tête de la Rb, au lieu de permettre au parti d’affirmer sa personnalité, l’a rendue vulnérable aux intempéries de la vie politique. Et tout cela est l’éloigne de la rénovation tant espérée.

Des géniteurs à la progéniture: était-ce opportun?

Transmettre les reines de la Renaissance du Bénin à Léhady Vinangnon Soglo était-ce la bonne décision? Un an après, l’interrogation subsiste. La Rb ne compte-t-elle pas plusieurs autres cadres qui ont les capacités de la redynamiser et lui permettre de s’affirmer sur la scène politique. Pour le moment Léhady Soglo ne tient pas le coach. Et l’on redoute déjà que sa stratégie n’hypothèque son «destin présidentiel»; celui auquel Papa et Maman Soglo ont cru dur comme fer en œuvrant pour qu’il prenne la direction du parti. Sauf que ce forcing du destin semble ternir davantage l’image de «La Renaissance du Bénin».

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