(Un important conclave prévu ce jour) Quelques mois après la retraite politique du 29 Juin 2011 tenue à Ouidah, les députés membres de l’Union fait la nation (Un) seront une fois encore en conclave aujourd’hui. Au menu des assises, la stratégie à adopter pour contrer l’hégémonie des députés de la mouvance présidentielle au parlement et la menace de scission du groupe parlementaire «Un».
La principale alliance de l’opposition politique béninoise, l’Union fait la nation (Un) semble décider à se battre contre le sort que lui réserve la mouvance présidentielle. Après la retraite politique de Ouidah en Juin dernier où les députés de l’Un ont décidé de constituer une opposition objective et sérieuse, un autre conclave se tient ce jour. Elle réunira les députés et quelques présidents de partis qui forment l’Un. Deux objectifs principaux sont poursuivis à travers la tenue de cette rencontre. Il s’agit en premier de penser aux stratégies pour contenir l’hégémonie de la mouvance présidentielle au parlement. En second, pour les opposants, de réfléchir à comment scinder en deux l’unique groupe parlementaire dénommé Groupe parlementaire Un -le plus grand- rassemblant actuellement à l’Assemblée nationale tous les députés membres de ce vaste mouvement politique.
La double et écrasante victoire de Boni Yayi et les siens à la présidentielle et aux législatives de Mars /Avril derniers a laissé des marques indélébiles sur l’Union fait la nation. L’opposition s’en est en réalité sortie rabougrie avec à la clé plusieurs adhésions à la politique de la main tendue de Boni Yayi par certains de ses partis membres. Après la suspension du parti de la Renaissance du Bénin (Rb), l’opposition ne dispose plus que de 21 sièges au parlement. Un nombre peu important à coté de la cinquantaine de sièges dont dispose désormais la mouvance. Ainsi, au Palais des gouverneurs, à Porto-Novo, on vit une dictature de la mouvance parlementaire majoritaire qui dicte sa loi à la minoritaire parlementaire que certains qualifient de démocratique. Depuis l’élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale à la désignation des députés dans les parlements régionaux en passant par le choix des membres et dirigeants des commissions permanentes ainsi que le vote de certaines lois, les députés membres de l’opposition n’ont de cesse de dénoncer l’esprit et la démarche discriminatoires, soit la volonté de tout mettre sous coupe réglée qu’affiche la mouvance parlementaire. La dernière illustration de cette situation a été le processus de vote de la loi contre la corruption et les autres infractions connexes en République du Bénin.
En ce qui concerne la scission en deux du groupe parlementaire «Un», le débat se fait actuellement par rapport aux prochains présidents des nouveaux groupes parlementaires. Et cela semble créer des rivalités entre aspirants. La réunion de ce jour permettra donc aux présidents et députés de l’Union fait la nation de gérer cette question de scission du groupe parlementaire qui, mal négociée, pourrait affaiblir davantage l’Union qui cherche à se doter de stratégies pour contrer l’hégémonie des «Verts».
De la scission à la sclérose?
La question qui frappe l’esprit est de savoir pourquoi les députés membres de l’Union fait la nation veulent-ils scinder leur groupe parlementaire. Question de stratégie politique pour mieux s’imposer ou manifestation d’une eau qui coule sans faire de bruit sous le pont «Un». Tant mieux si c’est l’hypothèse la plus plausible. Mais, les échos venant des milieux proches de la coalition laissent perplexe. Et ce qui inquiète, ce sont les rivalités et «tensions» qui existent déjà entres diverses personnalités de l’Un en ce qui concerne la présidence des nouveaux groupes parlementaires à créer. On redoute alors que la deuxième hypothèse ne devienne l’évidence. Dans le cas échéant, la scission du groupe parlementaire «Un» viendra scléroser une opposition déjà bien affaiblie.