L’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb) s’est prononcée hier, sur le projet de loi sur le droit de grève envoyé à l’assemblée nationale par le gouvernement. C’était à la bourse du travail à Cotonou. «Le projet de loi définit le droit acquis comme le droit qui n’est jamais définitivement acquis» a fait observer Emmanuel Zounon, secrétaire général de l’Union national des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb).
C’était hier lors d’une conférence de presse dont l’objectif a été de dénoncer le récent projet de loi sur le droit de la grève envoyé à l’assemblée nationale par le gouvernement. Zounon continue en attirant l’attention des journalistes sur le fait que les droits déjà acquis par les travailleurs sont sous la coupole de la nouvelle loi. «Ce qui laisse présager d’ores et déjà l’éventualité de la remise en cause de l’accord du mois d’août consécutif à la grève dans l’administration publique», a ajouté le secrétaire général. En effet, tel que le fait remarquer Emmanuel Zounon, si le projet de la nouvelle loi, parvenait à devenir une loi définitive, le gouvernement pouvait remettre en cause des droits acquis par les travailleurs, il y a cinq ans. Or la loi en principe ne dispose que pour l’avenir. Et ce projet de loi, dans le cas d’espèce, viole ce principe juridique sacro-saint.
La déclaration de l’Unstb, dégage aussi d’autres points qui relèvent de la violation des textes syndicaux. Par exemple, tout syndicat dans son fondement statutairement définit le processus démocratique devant conduire à la décision de déclencher ou pas un mouvement de grève. A cet effet, le projet de loi entretient à dessein la confusion entre les motifs de services essentiels et d’intérêts généraux, de développement économique pour permettre à l’Etat et même aux chefs d’entreprise de s’arroger le projet de loi. Il déclare aussi que l’illégalité d’une grève ne légitime pas la défalcation pour fait de grève mais la défalcation relève juridiquement du refus d’exécution du contrat de travail.