Projet de loi sur le droit de grève : le gouvernement rebrousse chemin face à la menace syndicale

Le forcing n’a pas eu lieu. Face à la grogne des syndicats qui ont annoncé une paralysie générale de la fonction publique, le gouvernement vient de retirer son controversé projet de loi sur le droit de grève introduit de manière unilatérale à l’Assemblée nationale. Le gouvernement semble avoir pris au sérieux les menaces des organisations syndicales en ce qui concerne l’introduction en catimini de son projet de loi portant exercice du droit de grève en république du Bénin au parlement. Et pour preuve, le projet de loi en question ne figure pas parmi les points inscrits à l’ordre du jour de la session extraordinaire ouverte hier lundi à l’hémicycle. La marche en arrière du gouvernement se confirme lorsqu’on se tient aux déclarations du ministre chargé des relations avec les institutions et la société civile, Safiatou Bassabi, invité sur l’émission « Actu matin » de la chaine de télévision privée Canal 3 Bénin hier. « Je vous remercie de me donner l’information que cette loi devrait être portée à l’Assemblée hier, mais cela n’a pas été fait. Ce sont des agitations. Au Bénin tout le monde a le droit de réfléchir sur une question brulante de l’actualité. Le gouvernement a peut-être réfléchi sur la grève. Mais à mon sens, le gouvernement n’a pas encore pris une telle loi à transmettre à l’assemblée. C’est en gestation». C’est la réponse qu’a servi Safiatou Bassabi à la question posée par le journaliste à propos du projet de loi sur le droit de grève dite transmise à l’assemblée nationale pour étude et adoption sans avoir au préalable associé les premiers concernés : les syndicalistes. Des sources syndicales confirment la transmission du projet de loi mais ajoutent qu’il a été retiré de la table des députés.

L’annonce en fin de semaine dernière de l’introduction, de façon unilatérale, de ce projet de loi dans le circuit de l’Assemblée nationale avait crée un tôlé général chez les syndicalistes. Ils affirment, et l’opinion publique a fait le même constat, que certaines dispositions du projet de loi vont à l’encontre de la démocratie et des libertés syndicales. Ils ont exigé son retrait l’Assemblée nationale en annonçant une grève générale si le gouvernement ne faisait pas marche arrière. Le retrait de la loi par Boni Yayi et les siens vient pour disperser un nuage grisâtre qui se formait dans le ciel béninois…

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