Bastonnade de civils, intimidation, terreur, les forces de l’ordre sont de plus en plus une menace pour la sécurité de ceux qu’ils sont censés défendre. Ces dernières semaines, ils se sont illustrés dans divers actes barbares d’une violence inouïe. Ceci pose un problème de fond, celui de la qualité des recrutements dans les corps de l’armée et de la sécurité publique.
L’armée béninoise est dans une mauvaise passe. Depuis quelques jours, certains de ses éléments s’illustrent négativement par des actes d’agressions sur les civils et même sur des paramilitaires qu’ils sont censés protéger. Le jeudi 1er septembre, un jeune militaire qui faisait partie du détachement envoyé au port pour la sécurité des lieux, a proprement bastonné un douanier exerçant au port et qui voulait l’empêcher de dégonfler un des pneus de son véhicule. Ce cas montre à la face du monde la barbarie des actes de ces jeunes soldats, aussi bien qu’il permet d’appréhender la gravité des dérives comportementales de ces forces de l’ordre. En effet. Depuis des jours des cas de zèle et d’intimidation de militaires sur les civils sont légion. Le vendredi 12 Août à Sikècodji, juste derrière la place du bicentenaire, une douzaine de militaires ont débarqué devant une buvette, menacé les civils et en ont molesté un qu’ils accusaient d’avoir intimidé un des leurs un peu plus tôt alors qu’il passait en civil. La terreur a duré plusieurs minutes et il a fallu une révolte de la population pour que ces militaires fuient les lieux, mis en déroute par les jeunes. Des intimidations similaires ont été notées un peu partout dans la ville et à Porto Novo. En dehors des militaires, les policiers s’illustrent aussi négativement par des actes de brimade sur les civils qu’ils doivent protéger. Certaines fois, ils mettent en avant, des infractions au code de la route pour intimider, rançonner ou bastonner les populations. Tout ceci pose le problème de la moralité des nouveaux recrus de l’armée et de la police. Aujourd’hui, aucune enquête de moralité ne se fait sur les jeunes appelés. Le recrutement se fait au pifomètre, et les jeunes hantés par la peur du chômage chronique se font enrôler dans les corps de l’armée pour se mettre à l’abri du chômage. Le Chef d’Etat major, le général Mathieu Boni doit travailler pour discipliner ses ouailles s’il ne veut pas voir l’armée se discréditer au fil des mois et des années.