Le résultat de la provocation des douaniers par la majorité parlementaire est tombé hier. Aux termes d’une assemblée générale extraordinaire, le Syndicat des douanes béninoises(Sydob) a décidé d’observer une grève de 72 heures dès mardi prochain, sans service minimum et sans réquisition. Cette décision a été prise en présence de Gaston Azoua, Pascal Todjinou et Emmanuel Lokossou, secrétaires généraux des centrales syndicales.
72 heures de grève sans service minimum, sans réquisition. Plus de négociation avec le gouvernement jusqu’au moment où la proposition de loi portant règles générales applicables aux personnels militaires des forces de sécurité publique et assimilés en république du Bénin sera retirée. C’est la décision prise par les douaniers réunis hier en Assemblée générale dans la salle de conférence de la direction générale des douanes et droits indirects. C’est aussi le fruit de la provocation des douaniers par le gouvernement. En effet, l’Assemblée nationale entame ce jour l’étude d’une série de projets et propositions de lois dont celle citée ci-dessus. Seulement, cette proposition de loi faite par les honorables Chabi Sika Karimou, Rachidi Gbadamassi et Emile Tossou affilie de faite les douaniers au corps de l’armée et les prive du droit de grève. Les douaniers ne pourront plus embrasser une carrière politique sauf s’ils démissionnent. Contrairement à son intitulé, ladite loi n’a rien qui concerne les policiers régis par une loi spéciale et les agents des eaux et forêts. Elle semble être faite contre les douaniers devenus la cible du gouvernement depuis les diatribes de Boni Yayi contre cette corporation. Pour riposter et répondre à la provocation du gouvernement, le Sydob a convoqué d’urgence une assemblée générale à laquelle ont pris part les Sg Gaston Azoua de la Cstb, Pascal Todjinou de la Cgtb et Dieudonné Lokossou de la Csa et Laurent Mètongnon de la Fesyntra-Finances. Hier, à l’Ag, les discours ont été virulents contre le gouvernement et ses députés inféodés. « Cette proposition de loi est un mélange indigeste. Et on se demande si ceux qui l’ont fait connaissent vraiment notre pays », ironise Laurent Mètongnon. « N’attendez pas que cette loi soit votée avant d’aller en grève », fulmine Dieudonné Lokossou. Azoua s’est montré plus dur envers le Chef de l’exécutif : « La lutte sera frontale avec Yayi. Il veut qu’on se taise mais on ne se taira jamais. Nous allons le chasser du pouvoir avant les 5 ans », déclare-t-il tout furieux. Les syndiqués en ont rajouté à la désapprobation de l’action gouvernementale. Un à un, ils ont dénoncé l’humiliation de la corporation par le gouvernement mais aussi et surtout une volonté de plus en plus affichée pour sa privatisation. A l’unanimité, ils ont décidé d’observer dès mardi une grève de 72 heures sans service minimum, sans réquisition. Le lundi, ils se retrouveront avec les autres camarades de la Fesyntra-Finances pour une assemblée générale. Ceci sera un coup dur pour l’économie béninoise déjà en déliquescence depuis quelques mois. Ainsi aura voulu le gouvernement qui prend du plaisir à provoquer ceux qui l’aident à collecter de l’argent.