Révision de la constitution : Elègbè et Hountondji confirment le complot

Comme il est de sa nature, le directeur de la télévision nationale Stéphane Todomè a repris avec les causeries dont il nous avait gavés un peu avant l’élection. Après une longue période d’éclipse, deux conseillers politiques de Yayi reprennent avec le pédantisme médiatique. Pendant les heures chaudes de crise pré-électorale, ils se sont cachés, priant que leur chef réussisse pour réapparaître.

Les deux conseillers nous ont répété, faute de contradicteurs les mêmes refrains. De tout ce qui a été dit, on note une volonté du gouvernement à corriger les imperfections de la loi fondamentale. Ainsi, le second tour de l’élection présidentielle aura lieu désormais deux semaines après la proclamation des résultats du premier tour et non deux semaines après le premier tour. La nouvelle constitution devrait aussi permettre l’institutionnalisation de la Cour des comptes, de la Cena, du médiateur de la république. Ce qui est une bonne chose! Mais sur le plateau de télévision, le conseiller Amos Elègbè a fait une déclaration qui le compromet dangereusement et qui devait faire réfléchir tous les béninois. Dans son euphorie à démontrer le bien fondé et la sincérité du gouvernement dans cette révision, il a déclaré furtivement que ce projet passera forcement par un referendum quelque soit le nombre de députés qui vont l’approuver à l’Assemblée. Toute chose contraire aux dispositions de notre constitution qui stipule que la révision est votée au parlement par les ¾ des députés avant de passer au referendum. La déclaration d’Elègbè signifie que le gouvernement ne veut pas respecter cette disposition comme à son habitude. Mieux, elle confirme la volonté d’aller coûte que coûte à un referendum. Or, Yayi peux obtenir les 4/5 de l’assemblée nationale afin d’éviter ce référendum. La dernière fois, lors de la décision de passer ces lois en procédure d’urgence, 63 députés ont voté. Il reste donc 4 députés pour atteindre le quota des 67 députés. Depuis quelques jours, la Rb n’est plus associée aux tractations pour le vote des lois. Yayi veut éviter que les 4/5 soient atteints car il tient à son referendum. Lorsqu’on voit ce qui se passe au Sénégal, il y a lieu de s’inquiéter et de croire qu’on mijote un plan. Car, dit-on, le referendum signifie qu’une nouvelle constitution est mise en place et qu’une nouvelle république est installée! Ainsi on remettra les pendules (ndlr: mandats présidentiels) à zéro pour tout le monde . C’est ce qu’envisage le gouvernement, peu importe les milliards que cela va coûter.

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