La brouille née de la prise de l’arrêté rectoral qui institue de nouveaux départements à la Faculté des sciences et techniques (Fast) de l’Université d’Abomey-Calavi a atteint son murissement en même temps qu’elle trouve son dénouement avec la tenue, hier, de la session du conseil scientifique sectoriel Fast-Epac (Ecole polytechnique d’Abomey-Calavi). “Quand une maison est divisée contre elle-même, elle s’autodétruit” a insisté le doyen de la Fast, Jean-Baptiste Mensah, que nous avons joint, au téléphone, dans la soirée d’hier à propos de la crise lancinante qui couvait. En sa qualité de doyen de la Fast, il siège en tant que membre de droit au Conseil scientifique sectoriel de la Fast-Epac. A ce double titre, il a répondu à nos interpellations et estime qu’«aucune œuvre humaine ne devrait rester statique». Et en cela, il n’hésite pas à saluer l’idée de la création de départements supplémentaires sensés faire évoluer le développement de la science et sa vulgarisation à travers le haut lieu du savoir qu’est l’université. Il ajoute que «l’acte ne cible pas que le département de biochimie et de biologie moléculaire, ceux de la zoologie et de la génétique étant aussi touchés». Cependant, il se dissocie de la démarche initiée en solo par le patron de l’Université d’Abomey-Calavi en faveur de qui on ne sait trop.
L’ouverture de départements additionnels signifie, entre autres, promotion de cadres de l’enseignement supérieur. Et les rumeurs de colporter à son détriment que le recteur de l’Uac, lui qui est en fin de mandat depuis fin août dernier, roule pour des amis qu’il compte positionner vaille que vaille avant son départ prévu finalement pour la fin du mois d’octobre en cours.
«Non satisfait de rallonger ainsi son séjour à la tête de l’Uac où, il n’avait qu’à gérer les affaires courantes, s’indignent des collègues à lui, il se permet de poser des actes de portée significative». De plus, au-delà de l’entorse qu’il cause, quant au principe de la hiérarchie des normes juridiques qui n’admet pas qu’une norme juridique inferieure annule une norme supérieure, le recteur semble oublier que le choix des responsables académiques des universités du Bénin se fait depuis quelques années déjà par voie électorale. Lui-même, aujourd’hui recteur, en est un produit. Et le doyen Mensah de reconnaitre que la décision incriminée du recteur n’est pas applicable en l’état, et ne saurait l’être avec sa bénédiction, comme le stipule l’article 5 de la décision. Dans cet acte pris par M. Awanou, en effet, le doyen est appelé à jouer un rôle de premier plan en mettant en œuvre les dispositions dudit texte qui «annule les dispositions antérieures contraires, notamment l’arrêté N*57/MEMS/DG/UNB du 19 mai 1988…».
Après avoir longuement debattu de la question, la session ordinaire du Conseil scientifique sectoriel tenue, hier, et dont compte rendu a été transmis au vice-recteur de l’Uac, a pris l’importante décision de notifier à l’actuel chef de l’administration universitaire d’Abomey-Calavi de bien vouloir rapporter son acte afin de se conformer à la légalité aux textes en vigueur.
Et en attendant de voir l’homme joindre l’acte à l’injonction du conseil scientifique sectoriel, on peut dire que victoire est ainsi concédée à ses détracteurs qui se frottent déjà les mains d’avoir mené un combat dont l’issue est profitable pour la paix et la tranquillité des études à l’Uac, du moins à sa Fac des sciences et techniques.
A suivre.