A la suite de la reconnaissance du Comité exécutif d’Anjorin Moucharafou par le gouvernement béninois, Victorien Attolou, président du bureau bis de la Fédération béninoise de Football (FBF) revient, dans un entretien téléphonique, sur le verdict du Tribunal arbitral du sport (Tas). Il s’est aussi prononcé sur la sortie médiatique du ministre des Sports, vendredi dernier, et promet de prouver à la faveur d’une conférence de presse que le patron des Sports a pris partie pour un camp.
La Nouvelle Tribune
Quelles sont vos appréciations quant à la reconnaissance du bureau d’Anjorin Moucharafou par le ministre Aplogan…
Victorien Attolou
Il faut remonter à l’objet de notre saisine du Tas qui a été de faire dire à la Fifa que sa lettre du 15 mars 2011 à travers laquelle elle disait ne pas reconnaitre le comité exécutif de l’Assemblée générale du 4 février est une immixtion dans les affaires internes de la Fédération béninoise de football en violation de nos statuts. Mais, la Fifa pour se défendre, a dit que la lettre n’était pas une décision, ni une injonction mais que c’était juste une recommandation. Ça veut dire qu’à partir de ce moment-là, rien qu’avec la déclaration de la Fifa, plus aucun texte, ni aucun document n’existe qui puisse faire mettre en cause le comité exécutif du 4 février. Le ministre des Sports lui-même ou les conseillers juridiques de son département ont interprété la décision de rejet comme si on autorisait la Fifa à faire ce qu’elle a fait. Par rapport à cela, notre bureau prépare une sortie dans les 72 heures, à compter d’aujourd’hui. Cela prendra la forme d’une conférence de presse où nous donnerons notre point de vue par rapport à cette décision.
Vous semblez dire que si le ministre s’était fait entourer de juristes compétents, il n’aurait pas pu prendre la décision de reconnaitre le bureau de Moucharafou…
Tout au moins, s’il avait fait une bonne lecture de la décision du Tas, il n’aurait jamais dû prendre la décision qu’il vient de prendre.
Le ministre aurait-il donc fait preuve de pris partie?
C’est ça qui fera l’objet de notre sortie médiatique. Cela est visible pour tous que le ministre, étant pressé de dire qu’il n’a pas pris partie, a bien pris partie et nous allons le prouver à travers notre conférence de presse.
Et à propos du tribunal qui vous permet de continuer à utiliser les attributs de la Fédération…
C’est une juridiction locale qui a rendu la décision de nous autoriser. Malheureusement, le ministre ne veut même pas en entendre parler. Ça ne l’intéresse pas parce que ça ne lui permettait pas de prendre la décision qu’il vient de prendre.
Et si vous continuez de camper votre position sur ce point de vue, le monde du football ne continuera-t-il pas d’être pénalisé?
Dans tous les cas, il n’est pas souhaitable que la crise perdure. Ça n’arrange personne. Meme pas nous autres. Mais toute mauvaise résolution d’une crise est un dépôt d’explosifs. Si on résout mal une crise, c’est qu’on en crée directement une nouvelle.
Pensez-vous qu’à la suite de la reconnaissance de son bureau, Anjorin en prison pourrait-il faire l’affaire?
De toutes les façons, ce n’était pas souhaitable qu’il aille en prison. L’objectif avait été de voir clair dans une certaine gestion financière pour ne pas en être complice. Cela dit, vous journalistes, vous savez bien que par rapport à là où il est et le mobile pour lequel il y est, on nous promet de le sortir ce lundi, après que plusieurs dates aient été avancées.
Réalisée par Emmanuel S. Tachin