A 2h 30 mn de ce matin du lundi 5 décembre, un drame inattendu s’est produit. Au stade de l’amitié de Kouhounou, presqu’à l’entrée de la rue jouxtant la maison du général Martin Dohou Azonhiho, un homme est abandonné mort dans du sang. L’auteur du crime, lui, a pris la fuite pour se refugier à Dynamic Hotel sis au quartier Kindonou. Des témoins de la scène racontent qu’un individu –celui dont le corps est resté des heures, gisant par terre dans une mare de sang- est percuté par la voiture immatriculée AN 0997 Rb de couleur bleue nuit et de marque Toyota Corolla, d’une certaine génération. «La victime ressortait de la buvette des lieux où il a bu un coup et devisé avec une dame», commente un jeune homme, la trentaine, qui poursuit: «Il attendait sur le bord de la voie, visiblement sur le trottoir, le temps de s’en aller tout tranquillement chez-lui quand la voiture que vous voyez-là, dans un bruit assourdissant, lui est monté dessus, le projetant violemment au sol d’un coup sec». Et notre narrateur d’ajouter, d’un ton subitement sanglotant: «Apparemment, il a rendu l’âme sur le coup». «Dans un enchainement plutôt surprenant, rapportent nos sources, la voiture que nous croyions en bout de course et immobilisée avec les chocs reçus contre les blocs de pavés, se remit progressivement à partir pour prendre soudain, la vitesse de croisière».
Ainsi, malgré ses deux pneus coté chauffeur, entretemps crevés, le conducteur a pu reprendre la route, en direction de Godomey, cette fois-ci, avec l’intention à peine dissimulée de s’en fuir se refugier. L’ayant compris, notre jeune homme, aidé de quelques compagnons taxi-motos, zem, le prennent en chasse avec, chacun sa moto. A tue-tête, ils ne cessaient d’alerter les rares passants, à cette heure tardive de la nuit, s’appuyant sur leurs klaxons pour produire un tintamarre tout aussi effrayant pour les occupants de la voiture pourchassée que pour les riverains. Au point d’attirer l’attention des flics, notamment des agents de la Compagnie républicaine de sécurité, communément appelés CRS. Ces derniers, en patrouille comme d’ordinaire dans la zone de Godomey-Kindonou-Menontin, prennent le relais à bord de leur 4X4 estampillée «Police» de tous les cotés. Quand la Toyota Corolla s’immobilise enfin, après une course folle de trois minutes, on a pu se rendre compte que ses occupants étaient au nombre de quatre, dont une dame. Ils s’engouffrent dans les locaux de Dynamic Hotel à Kindonou afin de s’y refugier. Ils n’ont consenti à «sacrifier» le chauffeur qu’au bout d’interminables heures de négociations avec les policiers armés jusqu’aux dents.
On apprendra plus tard que deux parmi eux sont des Burkinabé en séjour professionnel pour être du monde du showbiz. Ils seraient venus prendre part à un festival, ici même à Cotonou et seraient à la veille de leur départ.
Le conducteur, qui finira par être convaincu de se rendre, a eu le mérite de les tirer d’affaire en roulant sur les jantes de la voiture. De sorte que ces dernières sont abimées et hors d’usage, à force d’être traitées comme il ne fallait pas. Le pare-brise avant de la gambade est brisé, témoignant du choc violent sur sa victime. Après plus de deux heures de temps, cette dernière était toujours au sol, là-bas, au Stade de l’Amitié, sans assistance du moindre sauveur, encore moins des combattants du feu que sont les sapeurs-pompiers. Différentes tentatives en direction des unités de ce corps de métier sont restées vaines. Et certains policiers, à notre vue, ont requis notre carnet d’adresses, fort de l’idée que les hommes des medias sont en mesure d’aider à ameuter leurs frères d’armes en béret rouge vif. Hélas! Ce n’est qu’au petit matin, entre 4h 30 et 5h 00 que le corps a pu être pris en charge. L’auteur présumé de cette mort d’homme, lui, devait suivre les éléments du commissariat de police d’Abomey-Calavi, juridiquement compétents et venus en renfort à leurs collègues du commissariat de Godomey, également sur les lieux. Sans nul doute le malheureux a connu l’une des nuits les plus longues de sa vie et a pu être présenté au procureur de la République pour la suite de l’enquête ainsi ouverte a son sujet.
A suivre.