Les autorités béninoises et les gardiens de la tradition dans le Zou doivent parer au plus pressé pour éviter un bain de sang à Djimè, entre les descendants ou princes héritiers de sa majesté Dadah Houédogni Béhanzin. Le ver est dans le fruit. Un oncle et ses deux neveux se discutent le trône de Dadah Béhanzin.
Emmanuel et Edouard Béhanzin se discutent avec leur oncle Houédogni le trône de Dadah Béhanzin. Depuis un certain temps, le royaume de Danhomè a désormais un roi en la personne de Dadah Agoli-Agbo. Houédogni est celui qui est sur le trône de la lignée Béhanzin jusqu’au 7 Décembre dernier où, dans la matinée, Emmanuel Béhanzin, dans une confusion totale, a été intronisé roi à cause de la déchéance physique de Houédogni. Mais la cérémonie d’intronisation a tourné court et le Directeur départemental de la police du Zou le commissaire César Agbossaga en son temps a emporté le trône convoité à cause de la violence et de la protestation qui a entouré la cérémonie. L’on croyait que cela allait s’arrêter sur ce scénario lorsque dimanche dernier, Edouard Béhanzin, jeune frère consanguin d’Emmanuel Béhanzin a été intronisé roi. Un roi de consensus à en croire ses partisans. La salade russe serait digérée par la collectivité Béhanzin avait-on cru compte tenu de l’ambiance qui a régné lors de son intronisation à son domicile à Djimè. Mais, c’est sans compter avec la détermination de leur oncle Houédogni qui est sur le trône. Au lendemain de l’intronisation de son deuxième neveu, le Roi Houédogni est monté au créneau pour désapprouver ce qui se passe dans sa collectivité. Pour Houédogni Béhanzin, l’intronisation de ses deux neveux n’est que du folklore et des intronisations frauduleuses. «Tant qu’on est intronisé quelque part sur le plan traditionnel on y reste. On ne vient pas pour dire qu’on fait adjallala et on disparait. Nous allons continuer jusqu’au bout » a martelé le régent. S’agissant des raisons évoquées pour sa déchéance à cause de son infirmité, Houédogni Béhanzin a balayé du revers de la main toutes ces allégations et a donné des exemples sur des héritiers de Glèlè pourtant infirmes mais qui sont restés au trône jusqu’à leur mort. L’exemple du père du Roi Agoli-Agbo aujourd’hui sur le trône de Danhomè est un cas partant, a souligné le roi. Houédogni persiste et signe : je suis toujours le roi de Djimè jusqu’à ma mort. « Les auteurs de ces intronisations frauduleuses seront repris sur le plan traditionnel et moderne » a confié Houédogni Béhanzin. Dans le même temps, les deux frères soutiennent chacun de son côté leur légitimité à cause de la déchéance du Roi Houédogni pour raison d’infirmité. Selon les gardiens des traditions ancestrales approchés, « ne peut être roi sur le trône d’une collectivité royale : les jumeaux, les successeurs des jumeaux, les personnes frappées d’une infirmité quelconque et les personnes nées d’une endogamie princière». Edouard Béhanzin frère consanguin d’Emmanuel intronisé dimanche dernier fait partie de cette catégorie. Son papa est prince et sa maman est princesse. On reproche à Emmanuel le grand frère d’Edouard de s’être éloigné du royaume depuis 17 ans et Houédogni est infirme. Selon Dah Allogbozin chef de la collectivité Béhanzin proche de l’aile Emmanuel : « Houédogni n’est plus roi à Djimè. Edouard ne saurait être roi parce que né de père prince et de mère princesse. Seul Emmanuel répond aux critères et l’oracle lui serait favorable. Edouard bénéficie de la majorité du soutien des héritiers Béhanzin et serait celui que Houédogni a désigné comme son successeur ».
Toute allégation que rejette ce dernier. Mieux, à en croire certaines indiscrétions, il est plus nanti qu’Emmanuel et contribue beaucoup lors des cérémonies pour le développement de la collectivité Béhanzin.
Dans cet imbroglio successoral au trône à Djimè où chacun tire le drap de son côté, le drap risque de se déchirer. La violence est déjà au rendez-vous. Lundi dans l’après midi, les partisans d’Edouard sont allés défoncer les portes donnant accès au palais. Ils ont rencontré l’opposition de l’aile Houédogni. Le spectacle a été triste. De chaudes empoignades verbales et physiques avec des jets de marteaux et de cadenas. Heureusement aucun blessé n’est à déplorer dans les deux camps. Les autorités politico-administratives et les gardiens de tradition du département sont jusque là, des spectateurs passifs. En principe, le palais devrait être sécurisé jusqu’à l’intronisation d’un nouveau roi. Dimanche, la cérémonie d’intronisation d’Edouard Béhanzin a été interrompue par les forces de l’ordre qui ont éconduit le prince et ses disciples du palais royal pour trouble à l’ordre public parce que les partisans des autres camps s’opposaient à la cérémonie de son intronisation. Selon les témoignages recueillis sur les lieux. Il a fallu cet incident pour que les forces de l’ordre interviennent pour disperser les protagonistes. L’aile Emmanuel à travers une correspondance en date du 11 décembre 2011 entend saisir le Chef de l’état pour l’intronisation de son roi qui serait légitime. Alors que Houédogni n’entend pas quitter le trône avant sa mort.
A la lumière de tout ce qui précède, il urge que l’autorité prenne ses responsabilités.