Après de longs moments de torpeur, le Parti du renouveau démocratique(Prd) va enfin organiser son congrès. Mais vraisemblablement ce congrès sera très tumultueux au regard de l’ambiance très viciée qui règne dans le parti, des velléités de fronde à la base et bien évidemment des soupçons de trahison de leurs alliés de l‘Un.
Bien malin qui pourra deviner l’issue du prochain congrès du Prd. Si officiellement on sait que ce congrès va maintenir le président Houngbédji au poste de président du parti appuyé d’un vice président influent et charismatique, il y a plusieurs autres préoccupations qui demeurent encore des énigmes. C’est le cas du positionnement de ce parti sur l’échiquier politique national. Si les discours du président et des responsables de ce parti tranchent avec un arrimage plausible à la majorité présidentielle, il est paradoxal de voir les actes contredire cela. Depuis quelques jours, une folle rumeur fait dire à beaucoup de langues que le Prd négocie pour entrer dans le gouvernement. Elle est relayée abondamment par certains canards de la place et aurait même été confirmée par un député de la grande coalition Un. Deux actes corroborent cette rumeur. Il s’agit de la création du groupe parlementaire Prd créé, selon les députés du Prd pour mieux affirmer leur identité politique mais mal perçu par les autres qui pensent que le Prd est entrain de vouloir pencher du côté du pouvoir. Et ce n’est pas tout. C’est de l’intérieur que vient la contestation. A Porto-Novo, fief du parti, plusieurs cellules et structures horizontales sont sur pied de guerre, attendant que l’officialisation de cette information de ralliement du parti pour créer une vraie et sérieuse « mutinerie » au sein du parti. Pour ces militants, cette information est vraie bien n’est pas encore officielle. Pour confirmer cette véracité, ils avancent les déclarations des confidences de certains membres responsables du parti, allant même citer le nom du potentiel ministre du Prd. Un député, disent-ils. « Le président croit qu’il est plus intelligent que tout le monde. Il veut aller à la mouvance et il fait semblant de montrer le contraire. Nous, on l’attend de pied ferme », fulmine un membre actif de l‘Antenne gaulliste, une structure horizontale du parti. Les propos sont durs, preuve de la témérité qui caractérise l’engagement de ces militants très remontés contre les responsables de leur parti.
L’abandon de l’Un
Deuxième folle rumeur : le Prd veut quitter l’Un. Et là aussi, les détracteurs ne manquent pas d’arguments. On ressasse fortement les souhaits émis par un militant du parti lors de la présentation de vœux au président Houngbédji. Lors de cette présentation de vœux, il a été souhaité que le Prd aille aux élections municipales de 2013 avec le logos arc-en-ciel du parti. Dans le même temps, le discours « unioniste » des caciques du parti a commencé à être dilué. Désormais, le Prd n’est plus pressé pour aller se saborder dans une union à l’avenir incertain. On préfère travailler pour renforcer les bases de chaque parti avant le recours à l’union. Le 30 décembre 2011 lors d’une séance de travail avec le Comité des cadres et personnes ressources (Ccpr-Gria), groupe de réflexion proche de l’Un, il a affirmé que la force de l’Un dépend de l’effort que fera chaque parti membre pour se renforcer dans ses bases. Au cas contraire, l’Un deviendrait un parti de « bureaucratie ». Depuis, le discours n’a guère changé. Le Prd continue d’appuyer sur le frein pour ralentir l’organisation de la convention qui va consacrer cette union. Pour les autres alliés de l’Un, c’est une preuve des idées qu’on mijote au sein du parti. Mais tous ces griefs ne semblent pas émouvoir les responsables du parti. « Le Prd est bel et bien membre de l’opposition et de l’Un. Les gens ne disent de vous que ce qu’ils peuvent faire s’ils sont à votre place eux autres », réplique un baron du parti. Rendez-vous au congrès prochain pour en savoir plus.
«Le Prd n’a signé aucun accord avec Yayi»
Selon un proche collaborateur du président Houngbédji, tout ce qui se dit contre le Prd et son président relève de l’intoxication venant de la part d’un ancien allié de l’Un. « Ils veulent nous saboter et discréditer le président auprès de ses militants et créer une insurrection au sein du parti pour faire échouer notre congrès », dénonce-t-il. Il ajoute que les attaques contre le Prd ont commencé juste au lendemain d’une déclaration d’un député du parti qui a tiré à boulets rouges sur cet ancien allié. « Depuis les dernières élections, Houngbédji n’a plus rencontré Yayi et entre eux, il n’y pas eu un seul coup de fil depuis », précise la même source