Pour 2012, le secteur des arts et de la culture au Bénin présente plusieurs défis dont certains se révèlent plus préoccupants pour les acteurs du milieu.
Le Fitheb
2012, c’est la 11ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Elle a lieu du 27 mars au 07 avril prochain. La direction en charge de son organisation et toutes les structures impliquées ont une grande mission : repositionner le Fitheb en tant que première plate forme théâtrale en Afrique comme il l’a été à ses débuts. C’est dire qu’il doit y avoir un renouveau du festival tant sur le plan administratif qu’événementiel. Au plan administratif, les textes et statuts entre temps toilettés par la nouvelle équipe en place attendent d’être mis en application après adoption par décret. C’est là l’une des conditions sine-qua-non pour remettre effectivement le Fitheb à sa place dans le classement des festivals africains. Car, sans ces textes et leur mise en application, le Fitheb ne saurait être considéré comme une entreprise culturelle avec toutes les prérogatives dont l’autonomie financière que lui reconnait la loi 94 à propos. L’absence de cette autonomie a été en effet l’une des sources de la mauvaise organisation ou des ratés observés lors de certaines éditions et qui malheureusement ont contribué à la mort presque de l’événement.
Du côté événementiel, il est urgent de redonner vie au siège du festival qui depuis quelques années n’est plus animé hormis les quelques rares séances de lecture, conférences de presse, castings, etc. Si entre temps, la non-conformité des salles aux normes requises pour des spectacles en était une raison, le siège ou du moins les salles de spectacles, sont aujourd’hui rénovées.
L’Ensemble artistique national
Outre le Fitheb, autre structure qui doit être repositionnée, c’est l’Ensemble artistique national du Bénin qui en 2011 a connu une crise qui atteint un niveau inquiétant au point où le ministre de la culture a été obligé de suspendre les activités du Ballet national. Il est important que le processus de réorganisation de la structure, déclenchée le 19 juillet dernier, puisse être conduit jusqu’au bout pour le bonheur de toute la nation béninoise, en particulier, celui des danseurs et chorégraphes du pays. Ici aussi, il y a des reformes à opérer au niveau du fonctionnement et de la gestion. Faudra-t-il aussi penser aux locaux abritant l’ensemble d’une part et à la construction d’espaces culturels pouvant accueillir les événements culturels.
Statut de l’artiste
Le statut de l’artiste en République du Bénin est l’un des instruments que réclament les artistes béninois depuis aux décennies. Avec les pas de géant posés au cours de l’année 2011 pour son effectivité au Bénin, la promulgation et la mise en application de ce texte sont pour les artistes béninois, l’un des vœux les plus chers de l’année 2012. C’est une source de motivation. Tout artiste cherchera désormais à travailler pour avoir les qualités professionnelles d’artiste exigées pour pouvoir bénéficier des droits que lui reconnaît ce texte. Par cet outil, le Bénin s’engage à donner les moyens à ses artistes afin qu’ils s’organisent et vivent mieux de leur art. C’est un acte de reconnaissance de la place que méritent l’art et l’artiste dans la société.
Toujours dans le sens de cette reconnaissance et du soutien aux artistes, ces derniers souhaitent non seulement une augmentation de la cagnotte du Fonds d’aide à la culture mais aussi et surtout une réorientation dudit fonds et l’assainissement du milieu de gestion.